Signe des temps, les conditions d’interpellation de l’ancien directeur de publication de Libération, Vittorio de Filippis, ont été particulièrement musclées et révoltantes. Signe des temps, en effet, puisque dans le même temps se déroulent les « Etats Généraux de la Presse » voulus par Nicolas Sarkozy. On pourrait croire à un malheureux et maladroit incident, à une bavure, mais à l’évidence, la main droite sait très bien ce que fait la main gauche – et à chaque fois que l’on voit la carotte, il faut se demander où est le bâton. En admettant l’indépendance de la justice (un regret pour certains, visiblement), il n’en reste pas moins de curieuses collusions, d’étranges intentions et de saisissants conflits d’intérêts. Quoi qu’il en soit, pour la presse en France, le climat est à l’orage.