Hier, l’adjoint au Maire de Paris chargé du budget et des finances, Bernard Gaudillère, a confirmé ce qu’avait annoncé Bertrand Delanoë pendant sa campagne : les impôts vont augmenter après 7 ans de stabilité. La hausse est modérée, limitée dans le temps, de 9% sur deux ans. Etant donnés les temps de crise économique et financière qui sont les nôtres, je sais bien que les attentes des Parisiens en termes d’équipements et de solidarité vont être d’autant plus grandes. Et dans ces circonstances, la hausse des impôts est un levier légitime. Mais je me connais et il ne faudrait pas que ces nouvelles ressources soient utilisées à autre chose qu’à aider les Parisiens à passer ce cap. Le but de la ville n’est pas de s’enrichir.
En y repensant, et bien que j’assume cette augmentation, il me semble d’autant plus urgent de réformer la fiscalité locale. L’impôt permet de limiter et de compenser l’ampleur des cycles économiques, certes, mais pas seulement. Il est également un outil de redistribution et de répartition de la richesse. C’est du moins comme cela que la gauche le pense, généralement. Or les impôts locaux sont encore aujourd’hui calculés selon des critères obsolètes ou inappropriés. La taxe professionnelle, par exemple, repose sur le capital et la masse salariale des entreprises – sans prendre en compte son bénéfice. Ce qui fait que des entreprises industrielles moyennes payent beaucoup plus que des sociétés tertiaires, dématérialisées, qui brassent et gagnent pourtant beaucoup plus d’argent. La taxe d’habitation et la taxe foncière ne sont pas beaucoup plus justes. Il faut à l’évidence repenser tout le système, notamment à l’heure de la déconcentration et des transferts de responsabilités de l’Etat vers les collectivités locales. Alors, les impôts, oui, mais lesquels… et pour quoi faire ?
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