En cette journée anniversaire des événements du 17 octobre 1961, j’ai une pensée pour les élus communistes qui m’ont précédé sur les bancs du Conseil de Paris. Car alors que la Ville commémore aujourd’hui la répression brutale et sanglante des travailleurs algériens par les forces de police du Préfet Papon, on oublie que le 27 octobre 1961, soit dix jours plus tard, un débat extraordinaire y a été consacré au Conseil de Paris. Une petite heure à la Bibliothèque de la Ville suffit pour en relire le déroulé, particulièrement instructif. Particulièrement consternant, aussi, puisqu’on y voit un Préfet de Police tout à fait à son aise, bruyamment soutenu par la droite, des élus socialistes qui louvoient, et… seul le PCF (auquel il faut ajouter, soyons juste, un élu PSU) pour demander des comptes, accuser Papon et souhaiter que des négociations s’engagent enfin pour la paix et l’indépendance en Algérie.
A l’époque, la droite n’a pas plus de complexes qu’aujourd’hui. Ainsi Alex Marcovitch, qui ne recule devant rien, et surtout pas devant l’ignoble : « Tous ces agents de l'ennemi doivent être renvoyés du territoire métropolitain. Voici deux ans que nous demandons la possibilité de le faire. Ce qu'il nous faut, c'est très simple et très clair: l'autorisation, et suffisamment de bateaux. Le problème qui consisterait à faire couler ces bateaux ne relève pas, hélas, du conseil municipal de Paris ». Ou encore Nicole de Hauteclocque qui soutient que « des friandises ont été distribuées aux enfants »… Certaines choses ne changent décidément jamais. Maurice Papon se félicite ainsi que les manifestants n’ont pas atteint les Champs-Élysées (cette obsession des Champs-Élysées, c’est étonnant !) et les accuse d’avoir tiré les premiers ! Pas un seul blessé par balle parmi les agents de police, cependant… Les différents orateurs de droite se succèdent pour réclamer plus de moyens pour la police, verser une larme sur les pauvres travailleurs musulmans manipulés par des « meneurs » (toujours ce même argument hypocrite, également repris en cas de grève) – et refuser tout débat sur l’OAS et les « Ultras ». A cette époque, la gauche (surtout communiste), minoritaire, aura beau réclamer une enquête, il n’en sera rien : Maurice Papon ressort du Conseil de Paris aussi satisfait de lui-même et de ses « procédés » qu’il y est entré… Instructif, terriblement instructif, en effet.
Henri Malberg : "on a sous-estimé la portée du 17 octobre 1961
A lire dans l'huma du 17 Octobre 2011
Henri, un jeune communiste de l'époque parmi beaucoup d'autres raconte et est fier d’être
communiste
Rédigé par : Melin Katherine | 18 octobre 2011 à 21:27
Nice, merci pour l'info :D
Rédigé par : jeux d'argent | 28 octobre 2011 à 10:44