J'ai profité de mes vacances pour lire un essai du philosophe Marc Crépon, La culture de la peur, aux Editions Galilée. Son essai se penche sur les usages politiques de la peur. Et il montre que cet usage n’est pas l’apanage des seuls régimes dictatoriaux, mais qu’il se retrouve aussi dans dans nos démocraties dites « libérales ». En témoignent des thématiques qui envahissent l’espace politique : peur de l'ennemi, stigmatisation de l'étranger, place considérable accordée aux faits divers. Evidemment, cet usage politique de la peur va de pair avec l’exigence croissante de sécurité.
Or si le besoin de sécurité est réel et légitime, force est de constater que, bien souvent, les pouvoirs politiques en place font le choix de ne répondre – et de quelle manière… - qu’à une toute petite partie de cette exigence. Elles font le choix de valoriser tout ce qui relève de la sécurité civile, au détriment de toutes les autres parcelles de la vie qui mériteraient tout autant d'être sécurisées. Dans le contexte de crises à répétition et d’instabilité que nous traversons, il y aurait matière à réfléchir sur ce que serait une « sécurité humaine » qui garantirait les droits fondamentaux de chaque individu. Un beau programme de travail pour reconstruire la gauche…
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