Le blog de Ian Brossat

Avec les salariés de KFC

A 15 heures, aujourd’hui, je me suis rendu au KFC de Châtelet avec Hichem, délégué syndical Sud de Pizza Hut. Il sera candidat sur la liste « Front de Gauche ». C’est lui qui m’a mis en contact avec les grévistes de KFC. Ils sont une cinquantaine à occuper le magasin. Djembés, musique à fond, l’ambiance est à la mobilisation. Ils sont en grève depuis mercredi. Et c’est une quinzaine de magasins qui sont concernés. Je discute avec Najia. Elle est déléguée syndicale CGT de l’ensemble du réseau KFC. Elle a une vingtaine d’années. Elle est entrée à KFC en 2002 pour payer ses études, comme beaucoup d’autres qui bossent ici. Elle a adhéré à la CGT trois ans plus tard. Parce qu’elle n’aime pas les injustices. Parce qu’elle n’aime pas se laisser faire.

Le retour de Guy Môquet (dans le métro)

Ouf ! Ils n'ont pas osé. Hier, la direction de la RATP a juré ses grands dieux qu'il n'était pas question de supprimer l'exposition consacrée à Guy Môquet. Le jeune résistant retrouvera toute sa place dans la station de la ligne 13 à partir du printemps, nous a-t-on assuré hier. Il aura donc fallu un courrier, des coups de fil à répétition, un communiqué de presse, une dépêche AFP, l'annonce du dépôt d'un voeu au Conseil d'arrondissement et au Conseil de Paris pour que la RATP sorte de son silence et fasse cette annonce. Rien que ça. Mon esprit tordu m'incite à penser que le parfum de scandale qui entourait le retrait de la vitrine consacrée à Guy Môquet n'est pas pour rien dans la décision finalement annoncée par la RATP.

Quelques questions demeurent néanmoins. Quand ? Officiellement, la direction de la RATP annonce un nouvel espace mémoire consacré à la figure de Guy Môquet à partir du printemps. Dans le Parisien, il est annoncé pour février. Pourquoi tant d’attente ? Pourquoi ne pas avoir profité de la durée des travaux pour élaborer cette nouvelle exposition ?

La mémoire de Guy Môquet aux oubliettes ?

La station de métro Guy-Môquet située sur la ligne 13 a récemment fait l'objet d'une rénovation bienvenue. Seul hic : la vitrine qui rendait hommage à cette figure historique sur le quai de la station n'y figure plus. Cette petite exposition présentait le parcours de Guy Môquet et faisait apparaître une photographie de la lettre qu'il laissa à ses parents. Les usagers du métro pouvaient également découvrir un pelliculage de quelques mètres dévoilant des extraits de sa fameuse lettre sur les murs de la station. Il a lui aussi été supprimé. Seul un petit panneau situé dans les couloirs de la station, d'ailleurs abîmé et difficilement lisible, est encore là pour rappeler l'histoire héroïque de Guy Môquet.

Rassurez-vous : les panneaux publicitaires qui envahissent les murs de la station, eux, vont très bien.

Cette décision heurte tous ceux qui sont attachés à la mémoire de ce jeune résistant communiste. J'ai interpellé le Président de la RATP à ce sujet il y a plus d'une semaine. A ce jour, silence radio. Faudra-t-il aller jusqu'au Conseil de Paris pour que les murs de la station éponyme rappellent de nouveau la mémoire de Guy Môquet ?

Encore une bavure policière dans le 18ème ?

Ce matin, le journal Le Parisien révèle un nouveau dérapage policier dans le 18^ème arrondissement dont a été victime samedi dernier un jeune homme à la Goutte d’Or. Un jeune homme de 21 ans vient de porter plainte après avoir été placé en garde à vue pour avoir lancé une moquerie à des policiers en civils. Interpellé de façon brutale, il a été victime d’insultes et des violences physiques.

J’ai adressé aujourd’hui au Préfet de police mes plus vives protestations face à cet énième dérapage. Ce n’est pas la première fois, en effet, qu’on assiste à des bavures policières dans le 18ème arrondissement. En 2009, je suis intervenu à la suite de violences policières dont a été victime un photographe colombien. Il voulait porter plainte au commissariat après avoir été frappé par une bande. Et c'est lui qui avait fini en garde en vue... La semaine dernière, encore, j’ai interpellé le Préfet à l’issue d’un contrôle qui a dérapé au bar Le Nouveau Carillon, situé au 1, rue des Abbesses. Dans les deux cas, mon amie Nicole Borvo, sénatrice PCF de Paris, a saisi la Commission nationale de déontologie de la sécurité.

Qu'on ne se dise : le 18^ème n’est pas une zone de non droit. Ce n'est pas le Far West. La loi s’applique à tous et d’abord à ceux qui sont chargés de la faire respecter...

Les Nuits Parisiennes ne sont pas un cauchemar

A la lecture des nombreuses réactions suscitées par mon dernier post sur les Nuits Parisiennes, je me dois de répondre à tous – à ceux qui s’inquiètent, à ceux qui s’emportent, comme à ceux qui abondent dans mon sens. Parce qu’à tout prendre, si j’ai proposé au Conseil de Paris la tenue d’Etats Généraux de la Nuit Parisienne, c’est aussi pour cela : pour tenter d’apporter une réponse à tous, aux riverains comme aux autres. A aucun moment, je n’ai « pris le parti » des fêtards et des noctambules. Cela n’a rien à voir. Je refuse seulement le prêt à penser qui fait de l’activité des uns, le cauchemar de la nuit des autres.
 
Contrairement à ce que certains commentaires laissent croire, je ne suis pas particulièrement un homme de la nuit (même s’il m’arrive d’aller dîner ou boire un verre à l’occasion). J’aime profiter d’un sommeil réparateur. Il m’arrive parfois d’être réveillé par le bruit de ma rue ou de mon quartier, ce qui ne me réjouit pas. Mais cela ne m’empêche pas – justement – de me battre pour ceux qui n’ont pas le même mode de vie que moi. Ni de croire qu’on puisse trouver une solution juste et équilibrée. Je ne crois pas à la loi de la jungle. On ne résoudra rien en criant toujours plus fort, les uns à leur fenêtre, les autres à la terrasse d’un café. Il faut à la fois des règles claires et un dialogue ouvert à tous – ce qui n’est pas le cas en l’état actuel des choses.

La mission d’information sur les ascenseurs commence enfin !

On attend parfois longtemps l’ascenseur, surtout quand il tombe en panne et que l’immeuble compte beaucoup d’habitants. C’est le cas dans de nombreux ensembles sociaux à Paris. J’avoue que j’attendais impatiemment la mise en place de la fameuse mission d’information que j’ai demandée et obtenue sur ce sujet. Aujourd’hui, c’est fait : première réunion. Première édition d’un rendez-vous hebdomadaire qui se répétera jusqu’au 15 mai.

 

Un chien électrocuté suite à l'explosion d'une boîte réseau

Ne riez pas. Je n'avais pas prévu de tenir sur ce blog la chronique des chiens écrasés. Et si je déroge à la règle que je me suis fixée sans avoir une bonne raison pour cela. Samedi 9 janvier, un doberman est mort face au 2 rue Rébeval (Paris 19ème). Il s'est fait électrocuter suite au dysfonctionnement d'une BST EP. Ce sigle barbare désigne les boîtes réseaux sous trottoir destinées à l'éclairage public. Deux autres chiens de taille moyenne avaient auparavant pris un « coup de bourre », selon les dires d'un restaurateur du quartier. Et rebelote aujourd'hui place de Stalingrad. Un chien, là aussi, a reçu une puissante décharge. Chacun est en droit de se demander ce qui serait arrivé si un enfant avait posé les pieds au même moment, au même endroit, sur la même boîte réseau. 

 

La sécurité en ville : note de lecture

L'avantage des vacances, c'est qu'elles me laissent un peu de temps pour bouquiner. J'ai profité de quelques jours de repos pour me plonger dans la pile de livres qui patientaient depuis quelques semaines sur ma table de chevet. L'un d'entre eux m'a marqué : L'architecte, la ville et la sécurité de Paul Landauer paru chez PUF cette année.

L'auteur part du constat selon lequel les formes des villes ont toujours été déterminées par les risques auxquels les habitants sont exposés : risques d'inondation, risques d'incendies, etc. Face à la montée des inquiétudes liées à l'insécurité dans les sociétés contemporaines, il s'agit donc de savoir comment les villes évoluent pour répondre à cet enjeu. Longtemps, cette aspiration à la sécurité s'est matérialisée par la frontière : les remparts, les murs, la barrière, la grille. Tout cela n'a pas disparu : ce sont les fameuses "gated communities", ou encore le mur de Rueil Malmaison dont j'ai déjà eu l'occasion de parler dans un précédent papier. Avec ces dispositifs, il s'agit d'exclure par avance les éléments susceptibles de produire de l'insécurité.

24 homosexuels arrêtés au Sénégal

Le Sénégal connaît une vague croissante d’arrestations d’homosexuels. Déjà, au début de cette année, 9 personnes avaient été arrêtées et emprisonnées. Le 24 décembre, dans le village de Saly, la police sénégalaise a interpellé 24 homosexuels réunis pour fêter Noël. Parmi ces hommes, deux sont de nationalité française. Ces arrestations en disent long : la lutte contre toutes les formes de discrimination est un combat inlassable qu’il faut mener avec acharnement. Il serait scandaleux que ces faits puissent se produire sans la moindre réaction.

Nuits parisiennes : le nouveau décret ne règle rien !

J'ai déjà eu l'occasion de dire dans ce blog mon attachement aux nuits parisiennes. Or voilà qu'un nouveau décret est paru au Journal Officiel dimanche 27 décembre qui prévoit que les discothèques pourront ouvrir dans toute la France jusqu'à 7 heures du matin. Cette mesure présentée comme un moyen de répondre aux difficultés rencontrées par les acteurs de la nuit est en réalité un leurre. Elle reste très partielle : elle se limite à traiter la question des discothèques et laisse de côté les bars de nuit et les cafés concerts.

Surtout, ce décret ne règle pas les problèmes auxquels sont aujourd'hui confrontées les nuits à Paris. Ce décret ne change rien, puisque les discothèques pouvaient déjà ouvrir jusqu'à 7 heures, voire plus tard encore. Cette mesure ne modifie pas les contraintes règlementaires absurdes qui interdisent de danser dans des bars et des salles concerts. Il laisse les mains libres à la Préfecture pour continuer de procéder à des fermetures administratives souvent arbitraires.