Ne riez pas. Je n'avais pas prévu de tenir sur ce blog la chronique des chiens écrasés. Et si je déroge à la règle que je me suis fixée sans avoir une bonne raison pour cela. Samedi 9 janvier, un doberman est mort face au 2 rue Rébeval (Paris 19ème). Il s'est fait électrocuter suite au dysfonctionnement d'une BST EP. Ce sigle barbare désigne les boîtes réseaux sous trottoir destinées à l'éclairage public. Deux autres chiens de taille moyenne avaient auparavant pris un « coup de bourre », selon les dires d'un restaurateur du quartier. Et rebelote aujourd'hui place de Stalingrad. Un chien, là aussi, a reçu une puissante décharge. Chacun est en droit de se demander ce qui serait arrivé si un enfant avait posé les pieds au même moment, au même endroit, sur la même boîte réseau.
Ces boîtes réseaux sont de véritables cocottes minutes. A tout moment, elles sont susceptibles d'exploser, faute d'un entretien sérieux et régulier. Les élus parisiens ont déjà eu l'occasion d'exprimer leur très vive préoccupation à ce sujet. A mon initiative, un voeu avait été adopté au Conseil de Paris demandant que les boîtes réseaux sous trottoir fassent l'objet d'une attention soutenue de la part d'ERDF. Ce voeu était adopté quelques jours après l'explosion d'une boîte réseau Porte Montmartre, das mon arrondissement, à quelques mètres d'une crèche, dans la nuit du 23 au 24 avril. Si elle était survenue en plein jour, l'explosion aurait pu conduire à la catastrophe.
Lors du dernier Conseil de Paris, au moment où nous avons renouvelé le traité de concession reliant la Ville de Paris à ERDF, nous avons réitéré notre souhait que ces risques soient définitivement éradiqués. Il serait inconcevable que la direction d'ERDF continue de faire des économies sur le dos des Parisiennes et des Parisiens, en négligeant leur sécurité faute de faire les investissements nécessaires.
Pour la petite histoire, la direction d'EDF se justifiait hier en expliquant qu'elle n'y pouvait rien, que l'entretien était confié à un sous traitant, une boîte privée. Ils pensent s'en sortir comme ça.La réalité, c'est que c'est encore pire que s'ils n'avaient rien dit. La réalité, c'est que depuis des années, les agents d'EDF, CGT en tête, dénoncent le manque d'entretien des boîtes réseaux, et qu'on ne les écoute pas. Il se dit même que ceux qui osent rendre publiques ces informations s'exposent à des sanctions de la part de la direction d'EDF. Et ce sont
ces mêmes syndicalistes qui se retrouvent aujourd'hui convoqués en
Conseil de discipline parce qu'ils ont osé participer au puissant
mouvement social qui a animé l'entreprise. Ca se passe comme ça chez EDF. C'est le monde à l'envers. Il est grand temps de le remettre à l'endroit.
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