A 15 heures, aujourd’hui, je me suis rendu au KFC de Châtelet avec Hichem, délégué syndical Sud de Pizza Hut. Il sera candidat sur la liste « Front de Gauche ». C’est lui qui m’a mis en contact avec les grévistes de KFC. Ils sont une cinquantaine à occuper le magasin. Djembés, musique à fond, l’ambiance est à la mobilisation. Ils sont en grève depuis mercredi. Et c’est une quinzaine de magasins qui sont concernés. Je discute avec Najia. Elle est déléguée syndicale CGT de l’ensemble du réseau KFC. Elle a une vingtaine d’années. Elle est entrée à KFC en 2002 pour payer ses études, comme beaucoup d’autres qui bossent ici. Elle a adhéré à la CGT trois ans plus tard. Parce qu’elle n’aime pas les injustices. Parce qu’elle n’aime pas se laisser faire.
Nous nous asseyons sur un coin de table. Elle me raconte la grève par le menu - c’est le cas de le dire. La colère de ces salariés auxquels ont été proposés 6 euros d’augmentation. La direction qui veut céder un 13ème mois pour les employés qui ont 8 ans d’ancienneté. Un salarié sur 200 serait concerné. Indécent, alors même que KFC n’est pas touché par la crise, que le ticket moyen a augmenté, bref que les poches de la direction sont plus pleines que jamais.
Elle me décrit surtout les méthodes d’intimidation. Elle-même s’est fait bousculer par un manager. Une journaliste de Rue 89 qui filmait la grève à Château Rouge a été violemment secouée par le directeur de l’établissement. Il voulait lui prendre sa caméra… Elle me dit aussi que la direction de KFC va jusqu’à appeler les parents des employés pour leur dire tout le mal qu’elle pense de leur progéniture. Quel tableau !
Et pourtant, la résistance est là, la détermination intacte à regarder les visages de ces salariés bien décidés à se faire respecter. Je prends un engagement : lors du prochain Conseil de Paris, on entendra parler des 1000 salariés parisiens de KFC.
surtout ne pas se montrer sur la photo.
Rédigé par : lou | 23 mars 2010 à 16:59