Le blog de Ian Brossat

La Loco en danger

Jeudi dernier, le tribunal de commerce de Paris a désigné un repreneur du fond de commerce de « La Loco », célèbre boite de nuit de la place Blanche. Malheureusement, le tribunal n’a pas choisi le plan proposé par le personnel mais celui de la société « Le Bal du Moulin Rouge », qui gère le cabaret mitoyen du même nom. Depuis, les salariés occupent l’entreprise.

 

En effet, la décision du tribunal de commerce est une mauvaise nouvelle puisqu’il est prévu de transformer les lieux en un musée et un café dédiés au Moulin Rouge. Non seulement une salle mythique est vouée à disparaître, un haut lieu de la nuit parisienne, mais encore plus de la moitié des 50 emplois. Le plus ironique, c’est que la mise en redressement judiciaire de l’entreprise n’avait rien à voir avec sa rentabilité.

 

Un bonnet de nuit s’abat sur Paris. On veut en faire une ville-musée. Pourtant la vitalité parisienne, sa renommée touristique, tient beaucoup à ses nuits culturelles et / ou festives. Mais depuis plusieurs mois, on assiste à la fermeture administrative de nombreuses salles de concerts, boites et bars. La situation difficile de « La Loco » est un symbole. Car derrière elles, ces décisions administratives laissent un désert pour les Parisiens, les touristes, les noctambules et de nombreux salariés.

 

Il faut que la Ville les assiste dans leur combat pour une nuit aussi vivante et riche que le jour. C’est en ce sens que j’ai écrit à l’adjoint au Maire chargé de la Culture, Christophe Girard, pour qu’il reçoive une délégation du personnel de « La Loco » et qu’il leur apporte le soutien de la ville.

Victoire pour les postiers de Château Rouge !

Il y a des victoires qui font vraiment plaisir. Le bureau de poste de Château Rouge (Paris 18ème) rouvrait ses portes aujourd'hui. Après 3 semaines de grève, les salariés ont obtenu le retrait du projet de la direction de la Poste visant à supprimer 5 emplois aux guichets. Une telle mesure aurait conduit à un allongement du temps d'attente aux guichets dans ce quartier populaire où la Poste revêt une dimension sociale indispensable.

A la Poste de Château Rouge

 A midi, rendez-vous à la station de métro Château Rouge, devant le bureau de poste du Boulevard Barbès – où l’on a décidé de supprimer des postes de guichetiers. Tant qu’à faire, en plus de la privatisation et du retrait des courriers recommandés dans le métro, quelques suppressions de postes, cela paraît logique. En vérité, c’est même très organisé. On le découvre un peu plus chaque jour. On détruit tout simplement un service public au prétexte des directives européennes et dans l’espoir de récupérer un peu d’argent. C’est très organisé et c’est minable.

 

Ma première permanence itinérante

Vendredi dernier, 18 heures, place Pierre Mac Orlan, ma première permanence itinérante. Dans ce quartier excentré du 18^e arrondissement, au croisement de quelques petites rues tranquilles où des enfants jouent au ballon, quelques habitants m’attendent déjà – dont certains du 24-26 rue Raymond Queneau, en faveur desquels je suis intervenu l’année dernière. Ce qui me frappe tout de suite, c’est que la parole n’est pas la même que dans ma permanence à la Mairie du 18^e, ni les questions, d’ailleurs.

 

Dans une permanence de Mairie, on se déplace pour un problème particulier, en général lié à l’obtention de papiers ou d’un logement. Quand l’élu se décentralise dans un quartier en particulier, les conversations tournent beaucoup plus autour du cadre de vie. Je me sens comme un invité dans le fil ininterrompu de la vie quotidienne de ces habitants, entre considérations très générales sur l’atmosphère du quartier, et préoccupations très particulières. L’un de mes premiers interlocuteurs, un locataire d’un immeuble de la place Pierre Mac Orlan, me parle ainsi de l’isolation phonique de son appartement et d’une fenêtre cassée depuis des mois. J’écoute, je prends des notes. 

 

Vendredi, je lance ma permanence itinérante

Ce vendredi à 18 heures, je serai Place Mac Orlan, à la Porte de la Chapelle, dans le 18^ème. Ce sera la première étape de ma permanence itinérante. Car, il ne suffit pas d’être deux heures par semaine en Mairie, à des horaires de pleine journée qui sont parfois difficiles pour ceux qui travaillent. C’est pourquoi, chaque vendredi, je planterai ma tente (au sens propre) dans différents quartiers du 18^e arrondissement.

Les habitants seront prévenus dans la semaine. S’ils ont besoin de moi : je suis là. Et pour une fois, il ne s’agira pas de faire la tournée des électeurs ou de battre le pavé des marchés avant une élection. Je veux juste que l’on puisse rencontrer son élu en bas de son immeuble, dans son quartier.

Bisounours montre les dents !

Souvent faire de la politique, c’est sourire, serrer des mains, embrasser les enfants – en un mot, se faire aimer. Quand il s’agit de convaincre, souvent, il faut aussi séduire. L’art de la négociation veut cela. Parfois pourtant, il faut aussi mettre les pieds dans le plat, au risque de se faire détester par ses adversaires. Persuader et contredire.

Comme j’ai bon caractère, je préfère éviter les conflits inutiles. Un peu Bisounours, si l’on veut. Mais parfois, il faut bien montrer les dents ! Comme au Conseil d’Administration de la Halle Saint-Pierre… Récit.

 

Bavures policières dans le 18ème : la loi des séries ?

Lundi 15 juin, un jeune Colombien, Juan Pablo Guttierez, victime d’une agression, porte plainte au commissariat de la Goutte d’Or, dans le 18è. Mis en garde à vue, il est insulté et frappé. Affligé de lésions à l’oreille interne et d’une perte d’audition de 40%, il est finalement relâché en même temps que son agresseur dont il redoutait les représailles. Etrange inversion des rôles qui voit le plaignant traité comme un criminel.

 

Retour sur les européennes

Après quelques jours, je me suis amusé à regarder les résultats des européennes, bureau de vote par bureau de vote. Etant donné le nombre, je me suis limité au dix-huitième arrondissement – la chose est amusante, mais elle prend du temps. L’analyse séparée des résultats des différentes listes délivre un certain nombre d’enseignements, notamment lorsqu’on s’amuse à isoler des corrélations entre elles. Ou avec le taux d’abstention. Quel est le rapport, par exemple, entre les scores du Front de Gauche et ceux du Parti Socialiste ? Est-ce qu’une abstention forte nous favorise ou nous dessert ? Petit exercice de sociologie électorale.

 

A première vue, nos scores sont corrélés positivement avec ceux du NPA. Autrement dit, nos bons bureaux de vote sont aussi les leurs. De même, avec le PS. Nous sommes même un peu plus corrélés que d’habitude avec les scores du PS. Cela tendrait à indiquer que le PS a mieux résisté dans les bureaux où nous faisons de bons scores, les bureaux populaires. Comme on pourrait s’y attendre, nous sommes corrélés négativement avec l’UMP. Là où l’UMP fait de bons scores, nous faisons de mauvais scores et réciproquement. Tout cela est classique et attendu.

 

Plus surprenant, la répartition de nos scores ne suit pas du tout celle de la liste Cohn-Bendit. Jusqu’à présent, nos scores étaient corrélés positivement avec ceux des Verts. Ce n’est plus le cas. Europe Ecologie n’est pas un vote « classiquement » de gauche. Sa géographie dans le 18^ème, par exemple, ne correspond pas aux terres d’influences de la gauche. Il y a donc bien quelque chose de neuf dans le vote « Europe Ecologie » qui n’a pas grand-chose à voir avec le vote « Vert » que nous avions pu analyser jusqu’à présent.

 

Ce calcul est intéressant car il permet de percevoir des éléments relatifs à la sociologie des différents votes. On a parlé, lors de ces élections, d’une abstention de « classe ». Ce sont les catégories les plus populaires qui se sont abstenues. C’est toujours le cas, mais plus encore à l’occasion de cette échéance. On remarque que le PS, le NPA et le Front de gauche sont corrélés négativement par rapport à l’abstention. Les trois partis réalisent de bons résultats là où l’abstention est forte. Rien de surprenant pour le NPA et nous. En revanche, ce n’est pas le cas du PS d’habitude. Mais cela confirme bien que dans les bureaux où la participation est plus forte, les bureaux « CSP+ », le PS a été siphonné par « Europe Ecologie ». On note, d’ailleurs, que la liste Cohn-Bendit fait de bons scores là où la participation est haute. Il est corrélé positivement par rapport à la participation, plus encore que l’UMP et le Modem…

 

Bon, ce n’est pas tout. Il me reste encore 19 arrondissements à regarder… J’y retourne…

Lounis ou le harcèlement

En février, certains s’en souviennent sans doute, je m’étais ému du sort d’un militant communiste du 18^e convoqué au tribunal pour avoir vendu l’Humanité Dimanche « à la sauvette » sur le marché Dejean : Lounis Ibadioune. A la suite de cela, j’avais porté un vœu voté à l’unanimité au Conseil d’Arrondissement du 18^e, ainsi qu’au Conseil de Paris, pour exiger des garanties du Préfet de Police. La justice, elle, avait bien évidemment relaxé Lounis.

 

Or, ce 1^er juillet prochain : rebelote ! Lounis est à nouveau convoqué au tribunal pour une raison qui peut faire sourire : le paiement d’une majoration de 22 euros concernant l’amende dont la justice a reconnu qu’elle était infondée.

Rassemblement de soutien aux vieux migrants du 116 rue Ordener

@ Julier Guibert - 16 juin 2009 - Devant le 116 rue d'Ordener, avec des Parisiens mobilisés en faveur des vieux migrants.

Pour le récit de ce rassemblement, il faut lire l'excellent dixhuitinfo.com