Vendredi dernier, 18 heures, place Pierre Mac Orlan, ma première permanence itinérante. Dans ce quartier excentré du 18e arrondissement, au croisement de quelques petites rues tranquilles où des enfants jouent au ballon, quelques habitants m’attendent déjà – dont certains du 24-26 rue Raymond Queneau, en faveur desquels je suis intervenu l’année dernière. Ce qui me frappe tout de suite, c’est que la parole n’est pas la même que dans ma permanence à la Mairie du 18e, ni les questions, d’ailleurs.
Dans une permanence de Mairie, on se déplace pour un problème particulier, en général lié à l’obtention de papiers ou d’un logement. Quand l’élu se décentralise dans un quartier en particulier, les conversations tournent beaucoup plus autour du cadre de vie. Je me sens comme un invité dans le fil ininterrompu de la vie quotidienne de ces habitants, entre considérations très générales sur l’atmosphère du quartier, et préoccupations très particulières. L’un de mes premiers interlocuteurs, un locataire d’un immeuble de la place Pierre Mac Orlan, me parle ainsi de l’isolation phonique de son appartement et d’une fenêtre cassée depuis des mois. J’écoute, je prends des notes.