Au petit matin de ce lundi qui sentait l’automne, je me suis rendu rue Pétrelle, dans le 9e arrondissement, au siège d’ERDF, car un jeune salarié risquait de perdre son travail. En effet, à la suite d’un mouvement social exceptionnel, des dizaines de procédures disciplinaires ont été en effet initiées ces derniers mois – dans le seul but de casser du gréviste. A 8 heures 30, avec plusieurs syndicalistes de la CGT, nous nous sommes imposés à son conseil de discipline.
Après quelques instants d’hésitation, nous avons pris la parole. Cédric Liechti pour la CGT, d’abord. J’ai ensuite rappelé la légitimité du combat des salariés d’ERDF pour un service public de l’énergie – et j’ai annoncé un vœu de soutien au prochain Conseil de Paris. Pour toute réponse, la direction, en la personne de Christian Vivès, a émis de douteuses insinuation sur l’irresponsabilité des salariés. Comprenez : ERDF ne fait que défendre notre sécurité mise en péril par l’agitation syndicale.
Comme le ton était péremptoire et qu’on voulait nous faire la leçon, j’ai répondu que la sécurité des usagers préoccupait tellement la direction d’ERDF qu’elle laissait pourrir de vieilles boites réseaux sous les trottoirs de Paris. Pour économiser quelques euros. L’année dernière, l’une d’entre elles a explosé à proximité d’une école. Il a fallu que le Conseil de Paris les rappelle à l’ordre.
Je ne sais pas s’il faudra que les élus accompagnent désormais les salariés à chaque fois qu’une procédure disciplinaire injuste est engagée. Je ne suis pas certain que nous soyons assez nombreux par les temps qui courent. Mais il est évident que les syndicats sont dans le collimateur des entreprises et du pouvoir. Au prétexte de la crise (quand on a la politesse de chercher un prétexte), on veut faire taire tous ceux qui luttent.
L’année dernière, c’était un vendeur de l’Humanité qu’on renvoyait au tribunal pour avoir fait son travail. Plus récemment en Nouvelle-Calédonie, les syndicalistes de l’USTKE étaient soumis à une répression coloniale de la pire espèce. En cette rentrée, le malaise dans les grandes entreprises publiques et privées s’affiche en une de tous les journaux. Décidément, le temps est à l’orage pour les travailleurs…
Un grand merci à vous Ian Brossat pour le combat que vous menez à nos cotés, dans l'intérêt des salariés et du Service Public. Mes Camarades et moi-même avons été très touchés par votre présence et votre intervention avant l'ouverture du Conseil de Discipline d'un de nos frères de lutte.
Se sentir soutenus, alors que tout est mis en œuvre, par le patronat et le gouvernement, pour étouffer les combats légitimes que nous menons dans l'intérêt de tous, nous réconforte dans nos convictions.
Sincères salutations!
Un militant de la CGT Energie Paris.
www.cgt-energie-paris.com
Rédigé par : Un militant de la CGT Energie Paris. | 16 septembre 2009 à 20:48