Le blog de Ian Brossat

Les jeunes ne sont-ils bons qu'à mettre en prison ?

Demain matin, Christian Estrosi déposera sa proposition de loi visant à abaisser la majorité pénale à 16 ans. Cette annonce a été faite par le maire de Nice à la suite d'un fait divers qui aurait vu plusieurs jeunes niçois s'attaquer à des pompiers. Chacun se souvient que, cet été, après le fameux discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, Estrosi avait proposé que les maires incapables de garantir la sécurité des habitants de leur commune devraient être sanctionnés. Il proposait de prendre modèle sur la loi SRU qui sanctionne les édiles - dont il fait partie d'ailleurs - qui refusent de faire les efforts nécessaires pour atteindre 20% de logements sociaux sur leur territoire. Force est de constater que le même Estrosi se retrouve dans la situation de l'arroseur arrosé. Et comme cette situation ne lui plaît guère, le voilà qui dégaine une proposition de loi.  Le jour où un chihuahua mordra une mamie, il dégainera une loi sur les morsures de chihahuas... Il suffit d'ailleurs de regarder l'empilement de lois relatives à la sécurité depuis 2007 pour s'apercevoir qu'elles ne sont d'aucune utilité. Il ne sert à rien de multiplier les dispositifs législatifs si, dans le même temps, le terrain est déserté par les forces de sécurité faute d'effectifs en nombre suffisant. 

Sihem Souid : dans un monde normal, elle aurait reçu la légion d'honneur !

Il y a des rencontres qui vous marquent et dont on se souvient longtemps. Hier, j’ai reçu Sihem Souid, auteure du livre événement « Omerta dans la police ».  Sihem Souid a été suspendue le 1^er décembre dernier de ses fonctions d’adjointe administrative à la préfecture de police de Paris pour « manquement à son obligation de réserve ». En révélant des dysfonctionnements inacceptables dans la police, elle n’a pourtant fait que respecter la loi, précisément l'article 40 du code de procédure pénale selon lequel un fonctionnaire doit dénoncer un crime ou délit dont il a connaissance dans l’exercice de ses fonctions.

Bonne année et bonne rentrée !

C'est ma rentrée ce matin, après quelques jours de vacances. J'étais d'ailleurs l'invité de France Bleu Ile-de-France ce matin pour commenter l'actualité de ce début d'année. 2 sujets à l'ordre du jour : logement et sécurité. Sur le premier point, le moins qu'on puisse dire, c'est que la polémique lancée par Apparu a fait pschitt. Plus encore: elle s'est retournée comme un boomerang contre ses auteurs. J'ai eu l'occasion d'aborder le sujet dans mon billet précédent. L'idée selon laquelle Paris ne respecte pas la loi SRU est en réaité un gros mensonge visant à mettre dans le même sac des villes qui ont du retard mais s'efforcent de le combler et des villes qui déploient des trésors d'imagination pour ne pas faire sortir de terre le moindre logement social.

Jeunes et rats, même combat ?

Hier, j'ai dénoncé avec ma collègue Emmanuelle Becker du groupe PCF/PG au Conseil de Paris l'installation d'un boîtier anti-jeunes devant le magasin Ed situé au 1, avenue Secrétan dans le 19^e arrondissement. La direction du groupe Carrefour dont dépendent les enseignes ED a réagi aussitôt en niant vigoureusement ces allégations. Il s'agirait, selon ses dires, d'un dispositif anti-rats, comme l'attesterait l'inscription qui figure sur le boîtier. Diantre !

La réalité est bien différente. Emmanuelle Becker a pu constater en se rendant hier matin sur place, en présence d'une journaliste de France Bleu Ile-de-France, que cet appareil trouble bel et bien les jeunes en émettant des sons suraigus. Une fille de 3 ans, deux jeunes de 22 et 23 ans, présents sur place, ont dû s'éloigner à cause des bourdonnements qu'ils entendaient.

La direction de Carrefour ne saurait, par conséquent, s'en tenir à de fausses explications. Toutes les hypothèses sont ouvertes : boîtier anti-jeunes maquillé en boîtier anti-rongeurs ? Boîtier anti-rats déréglé ? Quoi qu'il en soit, quelque chose ne tourne pas rond au Ed de la rue Secrétan. Et nous attendons de pied ferme de vraies explications...

En attendant de pouvoir parler

Depuis ce matin, je suis aphone. Petite crève qui n'est pas sans lien avec les caprices de la météo. J'en profite donc pour écrire, en espérant très fort que tout ira mieux lundi pour la séance du Conseil de Paris consacrée – notamment – au budget.

Le budget. Un budget tel que celui de la Ville de Paris, ce n'est pas rien. C'est 7 milliards d'euros. J'ai déjà eu l'occasion de dire que les fondamentaux de notre budget 2011 me paraissent conformes aux engagements que nous avons pris devant les Parisiens. 2 milliards pour la solidarité, de nouvelles mesures sociales, un niveau d'investissement élevé, et un objectif de 6000 nouveaux sociaux pour l'année 2011. Il reste que, depuis le début de la mandature, deux choses ont changé. La première, c'est que la crise frappe de plein fouet les habitants de la capitale. La deuxième, c'est que paradoxalement, les rentrées financières se portent très bien. En commission des finances, j'apprenais mercredi dernier que nous allons enregistrer cette année 927 millions d'euros au titre des droits de mutations.

Christophe Dechavanne : Ciel, mon lycée !

Depuis quelques jours, une grande émotion s’est emparée de la rue de Clichy. Au numéro 50, le collège et lycée Saint-Louis, établissement privé d’enseignement catholique, sous contrat d’association, a annoncé sa fermeture pour 2012. Les élèves et les enseignants sont dans la rue, des élus et des personnalités s’expriment à tout va. Au royaume du « y’a qu’à », Christophe Dechavanne et Pierre Lellouche tiennent la corde. Pourtant, la situation est simple : une gestion hasardeuse, des prétextes plus ou moins malhonnêtes, une fermeture.

Gens du voyage : assez de mépris

Je vous parlais hier de la situation des gens du voyage et de la question des aires d'accueil. Ce matin, comme prévu, la Commission conultative dédiée à cette question se réunissait. Enfin. Il aura donc fallu attendre deux ans pour que le Préfet de Région daigne la convoquer. Mon amie Aline Arrouze, qui représentait le groupe PCF/PG du Conseil de Paris, m'en a fait un rapide compte-rendu. Il y avait beaucoup de monde. Les associations représentatives des gens du voyage sont venues en masse. On les comprend. Elles devaient avoir hâte d'être entendues après avoir subi le mépris du gouvernement tout au long de l'été. Force est de constater, d'ailleurs, que le mépris est toujours à l'ordre du jour.

Polémiques, présidentielles et luttes quotidiennes

Quelques remarques en forme de bloc notes... 

Mon précédent papier sur l'affaire des "accompagnants sexuels" au bénéfice des personnes handicapées m'a valu bien des remarques, quelques soutiens appuyés, quelques critiques, parfois violentes. Certains m'ont même dit que j'étais réac. Encore un peu, et on me qualifiera d'ennemi des libertés publiques. Le compliment venant de camarades socialistes qui ont voté des deux mains en faveur de la vidéosurveillance à Paris, je relativise... Malgré ces réactions diverses, je persiste et signe. La prostitution est toujours une forme d'exploitation. A ce titre, elle mérite d'être combattue, quelles qu'en soient ses formes. Et comme à chaque fois qu'on veut faire reculer l'exploitation, il faut s'en prendre non pas à ses victimes, mais à ceux qui en tirent profit - en l'occurrence les filières du proxénétisme et les clients qu'il faut pénaliser.Voilà pourquoi cette affaire d'accompagnants sexuels me fait bondir.

Faire la promotion de la prostitution ?

Oh surprise... L'info m'avait échappé. C'est ma collègue et amie Henriette Zoughebi, Vice-Présidente du Conseil régional qui a attiré mon attention sur un colloque qui aura lieu demain. Le sujet: « handicap : affectivité, sexualité, dignité ». Jusque là, tout va bien. Sauf que le parrain de cet événement est Marcel NUSS, militant du droit à la prostitution rebaptisé « accompagnement sexuel pour les personnes handicapées ». Interviendront dans ce colloque des militants suisses de l’ « accompagnement sexuel ». Et l'embêtant, c'est que la Ville de Paris, par le biais de l'adjointe compétente est partie prenante de cet événement...

Mon programme à la Fête de l'Humanité

Comme chaque année, la Fête de l'Huma est l'occasion de centaines de débats. Cette année, j'ai l'occasion de participer à deux forums aux thèmes particulièrement stimulants. Le samedi, à 14 heures 30, j'animerai sur le stand de la Fédération de Paris du PCF un débat consacré à la souffrance au travail et aux maladies professionnelles. J'y retrouverai Anne Hidalgo, Roland Muzeau, Eric Aubin, secrétaire confédéral de la CGT, Jean-Paul Teissonnière, avocat des victimes de l'amiante ainsi que les deux auteurs du livre "L'Open Space m'a tuer", Alexandre Des Isnards et Thomas Zuber.
Et le dimanche, à 14 heures, à l'Espace Sports, Yoann Lemaire viendra débattre de la discrimination dans le sport, en compagnie du Président du Paris Foot Gay, Pascal Brettes, et de mon ami, adjoint au maire du 12e arrondissement, Nicolas Bonnet. Yoann est le premier footballeur français à avoir fait son coming-out. Bien évidemment, maintenant que vous le savez, vous êtes tous invités...