Depuis ce matin, je suis aphone. Petite crève qui n'est pas sans lien avec les caprices de la météo. J'en profite donc pour écrire, en espérant très fort que tout ira mieux lundi pour la séance du Conseil de Paris consacrée – notamment – au budget.
Le budget. Un budget tel que celui de la Ville de Paris, ce n'est pas rien. C'est 7 milliards d'euros. J'ai déjà eu l'occasion de dire que les fondamentaux de notre budget 2011 me paraissent conformes aux engagements que nous avons pris devant les Parisiens. 2 milliards pour la solidarité, de nouvelles mesures sociales, un niveau d'investissement élevé, et un objectif de 6000 nouveaux sociaux pour l'année 2011. Il reste que, depuis le début de la mandature, deux choses ont changé. La première, c'est que la crise frappe de plein fouet les habitants de la capitale. La deuxième, c'est que paradoxalement, les rentrées financières se portent très bien. En commission des finances, j'apprenais mercredi dernier que nous allons enregistrer cette année 927 millions d'euros au titre des droits de mutations.
Le logement. A ce sujet, je voudrais revenir sur un véritable scandale qui risque de passer inaperçu. Comme vous le savez, les logements sociaux sont cofinancés. Lorsque la Ville met la main à la poche, l'Etat contribue aussi. A Paris, l'objectif est d'atteindre les 20% de logements sociaux en 2014. Et c'est là que le scandale commence: l'Etat, par la voix du Préfet de Région, explique sur tous les tons que la loi nous oblige à atteindre les 20% en 2020 et que nous n'avons aucune raison de nous presser. Vous avez bien lu. En pleine crise du logement, on nous explique que nous voulons en faire trop ! Et histoire d'être bien compris, il ajoute que les 6000 logements sociaux ne seront financés qu'à deux conditions: la première, c'est que nous donnions la priorité au logement intermédiaire (alors même que 7 Parisiens sur 10 sont éligibles au logement social) et que la Ville de Paris arrête de préempter des immeubles à l'ouest (histoire de laisser les habitants du 16ème tranquilles). Décidément, on ne dira jamais assez à quel point le combat en faveur du logement pour tous est un combat de classe...
Les écoles. Un dernier mot sur la polémique relative à l'établissement privé Saint-Louis que j'ai eu l'occasion d'évoquer dans un récent billet. L'inimitable Christophe Dechavanne quémande quelques millions d'euros à la Ville de Paris afin de rénover le bahut privé de sa fille. Mon papier m'a valu beaucoup de réactions, très majoritairement positives, pour une part indignées. Du coup, j'ai eu la curiosité de chercher des éléments sur la salaire de l'animateur, histoire d'être certain que ma proposition - qu'il paye lui-même – ne le mette pas sur la paille. Me voilà rassuré. Il se dit qu'il toucherait 5 000 euros par émission « La roue de la fortune », auxquels s’ajouteraient 25 000 ou 50 000 euros par prime-time. Tout cela reste à vérifier, mais il est assurément au-dessus des 11 000 euros net mensuels qui font le partage entre les 10 % de foyers fiscaux les plus riches – et les autres.
Nous pourrons donc dormir sur nos deux oreilles.
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