Depuis quelques jours, une grande émotion s’est emparée de la rue de Clichy. Au numéro 50, le collège et lycée Saint-Louis, établissement privé d’enseignement catholique, sous contrat d’association, a annoncé sa fermeture pour 2012. Les élèves et les enseignants sont dans la rue, des élus et des personnalités s’expriment à tout va. Au royaume du « y’a qu’à », Christophe Dechavanne et Pierre Lellouche tiennent la corde. Pourtant, la situation est simple : une gestion hasardeuse, des prétextes plus ou moins malhonnêtes, une fermeture.
Mettons quelques éléments au clair, d’emblée. Saint-Louis est un établissement privé sous contrat d’association, ce qui signifie que son financement est déjà en partie assuré par l’Etat, qui paye le salaire des professeurs, mais aussi par la région (pour le lycée) et par le département (pour le collège). Le reliquat provient des inscriptions et de l’institution qui en assure la gestion – en l’occurrence le diocèse. Cette situation est loin d’être exceptionnelle. Et je trouve que les prétextes trouvés par la direction diocésaine sont particulièrement mesquins.
Les travaux de mise aux normes auxquels ils se réfèrent et qu’ils jugent impossible à réaliser, quels sont-ils ? L’accueil des enfants handicapés, d’une part, et la mise aux normes de sécurité, d’autre part. Une obligation légale. Je trouve très jésuitiques les larmes de crocodiles des dominicains. Pour cette congrégation catholique, le handicap ou la sécurité des élèves n’étaient pas prioritaires. Pourtant, ailleurs, ces travaux ne semblent pas irréalisables. Ce n’est pas de chance, quand même. Ou alors, c’est de l’incompétence.
Pendant ce temps, le très souriant Christophe Dechavanne (sa fille est élève à Saint-Louis) en appelle au Maire de Paris, et Pierre Lellouche lance un vibrant appel « aux bonnes volontés » – aux pouvoirs publics donc. Pour lui, dont la famille politique détruit avec un rare acharnement l’enseignement public, c’est se moquer du monde mais logique. Quant à Monsieur Dechavanne, qui considère que 5 millions d’euros, ce n’est « pas énorme », je suis certain qu’il en avancera une partie. Générosité bien ordonnée commence par soi-même. A capitaliser depuis des années sur le temps de cerveau disponible des téléspectateurs à grands renforts de laideur et de grossièreté, le moment est venu de mettre la main à la poche. Pour l’éducation de sa fille et de ses camarades – qui ne méritent pas de finir devant son genre de télévision.
Je trouve très sympathique que les enfants de la bourgeoisie parisienne s’encanaillent en manifestant en pleine vague de froid. Ils se trompent seulement d’interlocuteur. Ce n’est pas l’Etat, ce n’est pas le département ou la région qui n’ont pas assumé leurs responsabilités. Ce n’est malheureusement que le résultat consternant d’une gestion irresponsable et d’un incroyable gaspillage. Le diocèse a d’autres priorités, il se moque des parents et des élèves. Au moins, les établissements publics ne font pas payer leurs erreurs à leurs élèves – en les mettant dehors. Pour ma part, j’en reste à un principe simple : à l’école publique, les fonds publics. A école privée, fonds privés.
105 ans après la séparation de l'Eglise et de l'Etat la Calotte est toujours là !!!
Que les parents mettent la :main à la poche ou mettent leurs enfants dans l'enseignement public. A l’école publique, les fonds publics. A école privée, fonds privés. TENEZ BON !!!
Rédigé par : Nora | 07 décembre 2010 à 00:20
Pour votre gouverne et pour être juste un peu crédible, sachez que le lycée Saint-Louis a peut-être, comme vous le laissez entendre, mal géré son patrimoine mais apprenez aussi qu'il était le moins cher de tous les établissements catholiques. Et ce pour accueillir, non pas comme vous l'affirmez "des enfants de la Bourgeoisie ( mot qui donne déjà de l'urticaire à tout communiste qui se respecte alors qu'il ne signifie qu'habitant la ville!!)mais beaucoup d' enfants d'Argenteuil ou de Gennevilliers qui souhaitaient y recevoir un enseignement de qualité.
Rédigé par : Gabrielle | 08 décembre 2010 à 00:13