Le logement est probablement la principale préoccupation des Parisiens. En ce qui concerne la mixité sociale, c’est même très franchement un drame puisque la spéculation immobilière est la première responsable des l’exclusion des plus fragiles, des plus précaires, voire des classes moyennes et des familles. C’est pourquoi, à l’initiative notamment des élus communistes, la Ville a engagé dès 2001 un plan de création de logements sociaux d’une ambition sans précédent.
C’est ce qui énerve tant Claude Goasguen et Jean-François Lamour (j’en ai parlé ici, et puis là, et encore là). Je ne les accuserais pas de ne pas être dans la ligne de leur parti, cependant. J’ai appris en effet cette semaine que l’Etat allait lui aussi se livrer à un peu de spéculation immobilière… Rien que cela. Mais est-ce que cela surprend encore quelqu’un ?
Par souci d’économie (en fait, par souci d’argent, puisqu’il s’agit de vendre une fois pour toutes), l’Etat va se séparer de 43 biens immobiliers à Paris, de toutes tailles (mais surtout de grandes tailles). François Baroin a déclaré qu’il ne « braderait » pas. Chez lui, cela veut dire qu’il vendra au plus offrant. Au prix le plus haut. S’il le faut, comme avenue de Friedland (au numéro 28), il vendra à la découpe. Décidément on ne recule devant rien. L’Etat en flagrant délit de vente à la découpe…
Voilà pourquoi, ce lundi, à 11 heures, nous nous rassemblerons dans ce quartier plutôt favorisé (2,02 % de logement social…) pour rappeler qu’il y a des dizaines de milliers de de mal-logés à Paris. Ce gouvernement semble avoir tellement perdu de vue l’intérêt général qu’il n’a même pas fait un geste pour que la Ville puisse récupérer ces biens et les proposer. 43 ensembles sont en vente à Paris. Depuis 2005, les gouvernements de droite ont récupéré trois milliards d’euros de la sorte. En méprisant le logement. Et cela continue…
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.