Le blog de Ian Brossat

Recompositions...

Ce matin, je lis dans le Parisien l’habile interview de Pierre-Yves Bournazel qui tend la main aux Verts pour les élections régionales. Prenant le prétexte de la taxe carbone, il leur chante l’alliance du Capital et du développement durable.

Depuis Sarkozy, on sait que l’UMP a une stratégie électorale simple mais efficace : pour gagner les élections, fédérer les électeurs – les siens comme ceux des autres. Dès qu’une formation ou qu’un courant politique a le vent en poupe, l’UMP sort la grand-voile et se met dans son sillage. Si l’amalgame prend, on digère, on assimile. La stratégie d’ouverture de Sarkozy est comparable à celle de la cellule phagocytaire : viens par ici que je te mange.

Travail dominical : la bataille de Paris

On allait voir ce qu'on allait voir. On a vu. Ou plutôt, non, on n'a pas vu grand chose. Dimanche dernier, pour la première fois, l’ensemble des commerces situés en zones touristiques pouvait ouvrir. Force est de constater que cette expérience s’est soldée par un indéniable fiasco. Très peu de magasins parisiens ont ouvert leurs portes à cette occasion. Du coup, l’empressement du Gouvernement à légiférer sur le sujet et à publier la loi au Journal Officiel pour qu'elle s'applique le plus vite possible a quelque chose de ridicule. Pour une mesure censée relancer l'économie, on repassera.

Travail dominical : la lutte continue

Ce soir, j’ai un petit goût de victoire qui me revient en découvrant que le Conseil Constitutionnel vient de censurer une partie de la loi sur le travail le dimanche. Une petite victoire, certes, mais une victoire quand même. Le texte prévoyait en effet un statut particulier pour Paris qui menaçait de retirer au Maire de Paris le pouvoir d’intervenir sur la constitution des zones classées « d’intérêt touristique ». Cette décision démontre que les élus de la majorité municipale avaient raison de crier au déni démocratique. Car la vigilance que les élus exercent, leur pouvoir d’intervention dans la constitution des zones « d’intérêt touristique » est absolument nécessaire. C’est l’une des garanties fondamentales du respect des droits des salariés.

 

Décidément, ce texte suscite bien des polémiques et des réajustements. En voulant l’imposer envers et contre tout, le gouvernement démontre tous les jours son goût d’une politique autoritaire et unilatérale, qui soigne les profits des entreprises au détriment des travailleurs, qui fait le bonheur de quelques-uns au mépris de l’intérêt général. Cet entêtement nous invite à continuer le combat. Nous serons aussi têtus que le gouvernement. Plus acharnés encore s’il le faut. On ne sacrifiera pas la dignité des gens sur l’autel du libéralisme, leur droit au repos, à la vie de famille, aux loisirs. Cette victoire est importante mais ce n’est qu’une étape. Le chemin est encore long.

Correspondance estivale avec François Lebel

Il y a quelques jours, j’ai reçu un courrier du Maire du 8^e arrondissement, François Lebel. Il ne s’agissait pas exactement d’une correspondance mondaine.

 

Le style était en effet aussi laconique qu’acerbe. Il m’accusait ni plus ni moins que de gaspiller l’argent public à « des pantalonnades puériles ».

 

Certes l’hommage à Pantalon était un peu déplacé au vu de mon âge, mais en ces périodes de transparence, je n’ai pas voulu être en reste.

 

La mauvaise foi de Monsieur Lebel appelait une réaction et une mise au point à 55 centimes d’euros.

Vous trouverez ici la copie de sa lettre et de ma réponse.

 

Petit journal des bonnes nouvelles

Je suis de retour de quinze jours de vacances en Italie. Evidemment, je n'ai pas pu m'empêcher de passer quelques coups de fil au bureau, au grand désespoir de ceux qui travaillent avec moi. Et comme ces vacances m'ont mis de bonne humeur, j'ai envie de revenir sur trois bonnes nouvelles relatives à des dossiers que j'ai suivis cette année.
La première concerne la vidéosurveillance. J'ai déjà eu l'occasion d'exprimer, au nom du groupe communiste, notre opposition au dispositif "1000 caméras" qui va se déployer à Paris.

Marinette Bache vote pour le Front de Gauche

Comme d’autres Parisiens, j’ai découvert en lisant le blog de mon excellente collègue Marinette Bache, Présidente du Groupe MRC au Conseil de Paris, qu’elle allait voter pour la liste du Front de Gauche aux prochaines élections européennes. Depuis le début de la mandature, nous avons souvent proposé des vœux communs, nous avons porté les mêmes valeurs et défendu les mêmes causes. Le service public, la laïcité, la santé pour tous, ce sont des thèmes que nous avons en commun. C’est pourquoi je me réjouis de la savoir encore une fois à nos côtés. Et je veux saluer ici ce courage dont je ne doutais pas – mais qu’il faut remarquer quand même car d’autres ne l’ont pas.

 

Don du sang: en finir avec les discriminations

Le 14 janvier 2009, la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a pris un arrêté interdisant à un homme de donner son sang s’il a eu des relations sexuelles avec un autre homme. Cet arrêté détourne la notion de pratique à risque inscrite dans le questionnaire soumis aux donneurs. De fait, elle conduit à la discrimination de toute une population sur la foi de son orientation sexuelle et non de ses pratiques sexuelles – à risques ou non. La Ministre a ainsi décidé de reconduire une réglementation déjà dénoncée par le Comité national d'éthique en 2002 et par la Halde en 2006.

Une histoire de tee-shirt

Ce lundi, à l’occasion de la discussion budgétaire au Conseil de Paris, les débats ont soudain pris un tour étonnant au moment de mon intervention. Agacé comme beaucoup d’élus locaux par le désengagement de l’Etat et sa légèreté à payer ses dettes aux collectivités locales, j’avais décidé de joindre le geste à la parole. Sous ma veste, je portais donc un tee-shirt adapté aux circonstances : « Madame Lagarde, rendez l’argent ! ». Avec une petite ardoise d’écolier et le montant de ce que doit l’Etat aux Parisiens, à savoir 220 millions d’euros.

 

Depuis, les services municipaux m’ont appris que le nouveau chiffre se situait en réalité plutôt aux alentours de 300 millions d’euros. Car je ne sais pas si ce gouvernement travaille plus, mais en tout cas, il fait toujours plus de dettes et de déficit.

 

Service Minimum : Un temps d’avance

Le Conseil de Paris était l’occasion d’une explication de texte sur le service minimum. La droite n’a pas apprécié (c’est peu de le dire) la décision de la Ville de ne plus l’appliquer. J’aurais aimé que la Ville n’essaye même pas, mais l’essentiel est acquis, désormais. Le service minimum d’accueil à Paris a vécu. Les élus de l’UMP et du Nouveau Centre en ont profité pour faire un peu d’exercice sur leurs bancs : ils se lèvent, ils se rassoient, ils trépignent, ils glapissent, ils interrompent, ils tapent du pied, ils insultent… Tout y est passé : le grand spectacle pathétique en marche au nom des enfants et des familles défavorisées… Quand on voit comment ils les traitent à part cela… Nous, nous sommes restés fidèles à nos principes. Et les socialistes se sont peut-être réconciliés avec les leurs – sous couvert d’un pragmatisme de plus ou moins bon aloi…

Travailler le dimanche

Cet après-midi, au Conseil de Paris, nous délibérons sur le travail, le dimanche. Par principe, je ne peux pas être pour. La semaine dernière, ma rencontre avec les employées des Galeries Lafayette m’a conforté dans ce principe. L’extension de l’ouverture, le soir ou le dimanche, c’est (presque) la même chose. Ce qui est en cause, c’est la déréglementation du marché du travail au nom de l’emploi, du chômage ou de la crise (ce qui est à peu pareil, étant donné que ce n’est qu’un prétexte). D’autres pourraient dire que le salarié est désormais corvéable à merci. On disait cela du serf, au Moyen-Âge, c’est encore le rêve de certains, aujourd’hui.