Don du sang: en finir avec les discriminations

Le 14 janvier 2009, la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a pris un arrêté interdisant à un homme de donner son sang s’il a eu des relations sexuelles avec un autre homme. Cet arrêté détourne la notion de pratique à risque inscrite dans le questionnaire soumis aux donneurs. De fait, elle conduit à la discrimination de toute une population sur la foi de son orientation sexuelle et non de ses pratiques sexuelles – à risques ou non. La Ministre a ainsi décidé de reconduire une réglementation déjà dénoncée par le Comité national d'éthique en 2002 et par la Halde en 2006.

Je considère qu’il s’agit d’une dérive particulièrement dangereuse. Elle vient contredire le travail mené depuis des années pour les droits des homosexuels. Elle identifie l’homosexualité à une maladie sexuellement transmissible – et réactive là l’ancien fantasme des débuts de l’épidémie qui voulait que seuls les homosexuels soient touchés par le Sida. Ce faisant, elle perpétue un mensonge, et relativise les risques encourus par les uns en stigmatisant les autres.

Cette décision est d’autant plus incompréhensible qu’à Paris et en Ile de France, les besoins en sang augmentent d’environ 3 % par an et que le niveau des stocks baisse.

 C’est pourquoi j’ai déposé un vœu au Conseil de Paris des 2 et 3 février prochain qui demande au Maire de Paris d’intervenir auprès de la Ministre de la Santé afin de lui demander de revenir sur cette décision qui introduit une réelle discrimination parmi ceux qui veulent donner leur sang. Je sais que ce voeu a suscité bien des débats au sein de la majorité, mais pas seulement. J'ai bon espoir qu'il soit voté lundi après-midi.

Comments

[Rédigé par : Kamel Elghoul, centre TMSTS Paris]

Un peu démago et communautariste là non?

vous aurez remarqué que le décret reconduit une situation qui doit dater du scandale du sang contaminé. La question n'est pas de criminaliser l'homosexualité, mais d'éliminer du don du sang toute population à risque. Présentez vous comme partouzeur hétéro,jeune fille congolaise, ou jeune mère de famille transfusée après une césarienne à un don du sang, vous aurez le meme accueil. Que ce principe vous pose problème est une chose, que des populations ou des conduites soient considérées comme à risque est une autre. comme les poches de sang ne peuvent subir de test VIH probant avant transfusion, comment faites vous ????

[Rédigé par : BT]

L'internaute précédent a sans doute du mal à comprendre qu'un homosexuel n'a pas nécessairement des conduites à risques. Il y a des homosexuels monogames, en couple depuis plusieurs années avec un partenaire lui aussi monogame. L'entretien précédant le don de sang doit permettre de détecter ses donneurs potentiels dont le sang présente à l'évidence moins de risque que celui de bien des hétéros...

[Rédigé par : BT]

L'internaute précédent a sans doute du mal à comprendre qu'un homosexuel n'a pas nécessairement des conduites à risques. Il y a des homosexuels monogames, en couple depuis plusieurs années avec un partenaire lui aussi monogame. L'entretien précédant le don de sang doit permettre de détecter ses donneurs potentiels dont le sang présente à l'évidence moins de risque que celui de bien des hétéros...

[Rédigé par : Raymond P. Paris]

Cher BT.
Il y a bien sur une majorité des homos qui ont des pratiques tout à fait sécurisées et dont le sang est sans reproche. Toutefois, statistiquement, on trouve plus de problèmes avec le sang des transfusés (hémophiles, opérés ... ), des prostitué(e)s, des homosexuels, .... que dans le reste de la population, c'est terrible, mais c'est une réalité.

La transfusion de sang n'est pas une opération anodine, les risques, même en excluant le sida et les hépatites, sont nombreux. Il y a donc un filtre pour limiter statistiquement les risques. Comme le disait un intervenant, essayer de donner votre sang en avouant avoir été opéré dans l'année....

Autre point, à bien distinguer. Il est à noter, cher BT, que le traitement non différencié des pandémies est un facteur qui a fait se développer le Sida. SI, dans les années 80, on avait traité en priorité les communautés mises en péril par le virus, notamment toxicomanes et homosexuelles, l'épidémie serait aujourd'hui contenu. Sauf que des arguments "non discriminant" ont empéchés dans les pays occidentaux de mettre en place de telles approche. On a aujourd'hui 30 millions de morts, mais avec compassion et surtout, la moralité petite bourgeoise sauve : il n'y a pas eu discrimination.
ActUp ne dit d'ailleurs pas autre chose.

Pas simple hein ?

[Rédigé par : deguisement cleopatre]

Après ma 5ème participation au Sidaction en tant que bénévole, grosso-modo 40h pendant le weekend, je suis fier de la générosité des français.

je déplore les propos de M. Bergé, qui malgré tout fait beaucoup pour cette association. Ne nous démobilisons pas, que se soit pour vaincre le Sida , la Mucoviscidose ou n'importe quelle autre fléau. Que chacun fasse son don pour l'action qu'il juge la plus importante.

Et bien sur , les moralisateurs qui sont fiers de hurler leur haine sur les malades, sachez qu'ils ne sont pas tous homosexuels.