A la lecture des nombreuses réactions suscitées par mon dernier post sur les Nuits Parisiennes, je me dois de répondre à tous – à ceux qui s’inquiètent, à ceux qui s’emportent, comme à ceux qui abondent dans mon sens. Parce qu’à tout prendre, si j’ai proposé au Conseil de Paris la tenue d’Etats Généraux de la Nuit Parisienne, c’est aussi pour cela : pour tenter d’apporter une réponse à tous, aux riverains comme aux autres. A aucun moment, je n’ai « pris le parti » des fêtards et des noctambules. Cela n’a rien à voir. Je refuse seulement le prêt à penser qui fait de l’activité des uns, le cauchemar de la nuit des autres.
Contrairement à ce que certains commentaires laissent croire, je ne suis pas particulièrement un homme de la nuit (même s’il m’arrive d’aller dîner ou boire un verre à l’occasion). J’aime profiter d’un sommeil réparateur. Il m’arrive parfois d’être réveillé par le bruit de ma rue ou de mon quartier, ce qui ne me réjouit pas. Mais cela ne m’empêche pas – justement – de me battre pour ceux qui n’ont pas le même mode de vie que moi. Ni de croire qu’on puisse trouver une solution juste et équilibrée. Je ne crois pas à la loi de la jungle. On ne résoudra rien en criant toujours plus fort, les uns à leur fenêtre, les autres à la terrasse d’un café. Il faut à la fois des règles claires et un dialogue ouvert à tous – ce qui n’est pas le cas en l’état actuel des choses.
Contrairement à ce que certains commentaires laissent croire, je ne suis pas particulièrement un homme de la nuit (même s’il m’arrive d’aller dîner ou boire un verre à l’occasion). J’aime profiter d’un sommeil réparateur. Il m’arrive parfois d’être réveillé par le bruit de ma rue ou de mon quartier, ce qui ne me réjouit pas. Mais cela ne m’empêche pas – justement – de me battre pour ceux qui n’ont pas le même mode de vie que moi. Ni de croire qu’on puisse trouver une solution juste et équilibrée. Je ne crois pas à la loi de la jungle. On ne résoudra rien en criant toujours plus fort, les uns à leur fenêtre, les autres à la terrasse d’un café. Il faut à la fois des règles claires et un dialogue ouvert à tous – ce qui n’est pas le cas en l’état actuel des choses.
Je suis convaincu qu’il faut défendre les Nuits Parisiennes et je refuse que Paris se transforme en ville morte ou en ville musée. La ville est vivante, de nuit comme de jour. La nuit n’est pas le territoire de mystérieux rentiers égocentriques, gueulards et imbibés, ni d’un lobby tout aussi mystérieux de vendeurs d’alcools et de trafiquants en tout genre. La nuit appartient à tout le monde, y compris à de nombreux artistes, à de très nombreux travailleurs et précaires. A ceux qui sont debout, comme à ceux qui dorment. Des lois et des règlementations s’appliquent la nuit comme le jour, et garantissent tout autant l’ordre public, la sécurité de chacun ou le respect de tous. Et je me battrai contre les préjugés et les peurs, comme contre l’irrespect, les excès ou les incivilités.
Oui, le sommeil est un droit. Mais pas au prix du droit de créer, de se détendre, ou de profiter de ses loisirs. On retrouve ici une difficulté et un paradoxe théorique qu’il appartient à la loi et à la politique de résoudre et de défendre. C’est le paradoxe de la liberté et de l’égalité de tous : jusqu’à quel point sommes-nous libres ? Jusqu’à quel point l’égalité est-elle juste ? Nous vivons en société, nous vivons dans une ville terriblement dense comme le rappelle un commentaire. On ne peut ni laisser tout dire ou tout faire, ni reprocher au reste du monde de ne pas vivre comme nous. Sinon, c’est bien connu, les autres, ce sont toujours des assistés, des gosses de riches, des vieux réactionnaires ou des bonnets de nuit. Au choix.
La culture existe de nuit comme de jour. Elle a besoin de l’un comme de l’autre. Le théâtre, la musique, la danse ont une expression nocturne privilégiée – ou du moins, vespérale. La vie artistique parisienne s’est construite dans le foisonnement ou la liberté de sa nuit. Certes, le surréalisme ou l’existentialisme, mais pas seulement. Il faut non seulement l’autoriser mais l’encourager. Le problème, aujourd’hui, c’est que les réglementations en vigueur sont le résultat d’un empilement de textes qui les rendent impraticables. Le problème, aujourd’hui, c’est qu’on préfère souvent fermer des établissements plutôt que de les aider à se mettre aux normes. Le problème, aujourd’hui, c’est que confronté à des nuisances nocturnes parfois insupportables, la seule solution proposée, c’est la fermeture administrative ou l’achat de bouchons pour les oreilles.
Ce que j’attends et que j’espère des Etats Généraux de la Nuit Parisienne, c’est un cessez-le-feu. C’est l’arrêt d’une guerre imbécile qui dresse les Parisiens les uns contre les autres. D’autres villes dans le monde ont réussi cet amalgame du sommeil et de la fête, de la culture et du repos. Sans pour autant devenir des parcs d’attractions pour touristes.
En nous mettant tous autour d’une table, je veux que soient garanties et organisés les droits de tous : de ceux qui dorment, de ceux qui sortent, de ceux qui travaillent, de ceux qui créent. Et en l’occurrence, je n’abandonnerai personne.
Je m'adresse plûtot au président du groupe Pcf que je ne commente cet article qui me va bien.
A quelques semaines d'élections,je veux rappeler qu'enfoui dans les cartons du PCF et de bien d'autres,il y a "la petite ceinture ferroviaire" de Paris.
Lors des dernières élections régionales les gens avait eu droit à un trés bon article sur le sujet de la part d'un candidat PCF. Depuis,nul élu ne semble s'occuper de l'affaire,ni àParis,ni en région.
Il me semble que le PCF ignore tout bonnement cette infrastructure à recréer pour Paris et sa région,ses voyageurs et ses marchandises.
Je rappelle ici que des projets existent,que des associations en ont fondé,que les syndicats de cheminots de toute obédience revendiquent la réouverture de cette petite ceinture SNCF,que des syndicats interprofessionnels, unions locales et unions départementales l'ont aussi dans leur cahier revendicatif.
J'attire l'attention que de nombreux maires de capitales dans le monde nous envient un tel instrument,et bien nous,nous le laissons pourrir.
Quand le PCF et ses élus vont-ils engager cette bataille?
Simple rappel,c'est la lutte qui à empéché que la gare de Paris-austerlitz ne soit rayée de la carte. Au début de la bagarre ,PCF Paris n'avait pas répondu présent . L'architecte Castro n'en revient toujours pas,lui qui voulait éliminer toutes les gares SNCF de Paris.
Rédigé par : Elie Vic | 30 janvier 2010 à 17:50
Depuis toujours, l'association Monts 14 se bat pour la vie nocturne à Paris. Ainsi, a-t-elle longtemps défendu, contre la spéculation immobilière, La Bélière, un bistrot-piano-bar-restaurant situé au 74, rue Daguerre. La Ville a racheté le terrain au promoteur en 2001.
Elle a soutenu le collectif "Gare expérimentale" à la Porte de Vanves. Celui-ci s'est renommé "Gendarmerie expérimentale " en occupant une ancienne gendarmerie à la Porte d'Orléans, d’où il a été à nouveau chassé.
Paris est la capitable la plus visitée au monde, certes. Mais elle doit aussi son attractivité à sa vitalité tout court.
L’association déplore la disparition de la vie nocturne à Montparnasse. Dans les années 30, l’époque des « années folles », lorsque l’art à Montparnasse rayonnait sur le monde entier, on s’y amusait beaucoup. Dans le nouveau numéro de son journal de quartier, Monts 14 n°36, l’association évoque l’ambiance et les lieux qui s’y trouvaient encore, il y a 25 ans : des personnalités hors du commun, des endroits magiques comme la « cour des miracles » pour les cafés-théâtres, pas moins de 7 ou 8 cabarets, des lieux de « perdition » ou de rencontres comme le « Boucanier » ... impensable aujourd'hui !
Tout cela a presque complètement disparu, à l’exception de quelques bars mythiques comme le Rosebud où vous pouvez me rencontrer le vendredi-soir vers 23h.
Patrice Maire, président de l’association Monts 14
Rédigé par : Monts14 | 01 février 2010 à 11:21
L'approche des élections amadoue M. Brossat. Le voilà beaucoup plus consensuel. Mais une phrase me choque énormément: "Le problème, aujourd’hui, c’est qu’on préfère souvent fermer des établissements plutôt que de les aider à se mettre aux normes." Comment M. Ian Brossat se fait le relai du lobby des bars? Il faut des aides. L'argent du contribuable parisien doit servir à isoler phoniquement les établissements bruyants. Et c'est le président du groupe communiste au Conseil de Paris qui propose cela? M. Brossat, tous les besoins de place en crèche sont-ils couverts? Toutes les personnes âgées ont-elle une aide à domicile? Toutes les écoles, tous les collèges ont-ils été restaurés, repeints? Le nombre de bibliothèques (pour enfants notamment) est-il suffisant? Tous les arbres abattus par la Ville ont-ils été replantés? Si la réponse est oui à toutes ces questions alors peut-être pourra-t-on envisager une aide pour ces établissements bruyants? Une aide sous la forme d'un prêt à taux préférentiel.
Halles Capone (habitant du 1er arr.)
Rédigé par : Halles Capone | 19 février 2010 à 19:37
Personne ne veut la mort des établissements de nuit, et il est aberrant de voir toujours utilisé la menace de la fermeture administrative alors que ces mesures sont assez rares, trop rares, et sont l'aboutissement d'une longue procédure ! et en vertu de quoi le contribuable devrait-il financer des travaux réalisés par des établissements privés? Serait-il prévu, en contre partie, que les profits réalisés par les établissements seraient reversé aux contribuables ?
Rédigé par : Européanne | 19 février 2010 à 19:52
Avant d'en arriver à une fermeture administrative, il faut vraiment que le responsable des nuisances ait fait preuve de mauvaise volonté et ait multiplié les plaintes contre lui.
Le hasard faisant souvent bien les choses, la fermeture administrative d'un établissement correspond souvent avec la fermeture annuelle pour congés !
Rédigé par : fortuit | 19 février 2010 à 20:42
Je perçois dans la tonalité de vos propos une inflexion qui est de bon aloi. Je crois que vous posez bien le problème maintenant : Paris est une ville très dense où l'implantation d'activités nocturnes et bruyantes ne peut que susciter des réactions hostiles de la part des habitants si leur droit inaliénable au sommeil n'est pas respecté. Mais Paris a aussi le droit de vivre la nuit. Non pas pour échapper à la mort (ou au symbole grotesque du bonnet de nuit), car c'est la ville la plus visitée au monde, et elle n'est pas prête à perdre son rang, mais tout simplement car la vie nocturne correspond aux attentes de certains d'entre nous et que d'autres y trouvent un moyen d'exister et de vivre.
Il reste à résoudre l'équation et il serait assez productif que vous ou d'autres arrêtiez cette propagande démesurée qui a eu pour effet de braquer la population, sans rien apporter à la profession.
Il y a trois jours, je rencontrais le président du SNEG (syndicat national des entreprises gay) qui anime aussi un collectif d'associations de commerçants. Je suis moi-même président d'une grosse association de riverains du Marais IIIe et IVe. Je crois pouvoir dire que nous étions d'accord sur l'essentiel.
Je vous vois prochainement. J'ai la conviction que notre rencontre sera l'occasion de bien nous comprendre.
Gérard Simonet
Président
Vivre le Marais !
Membre du Réseau "Vivre Paris !"
Rédigé par : gerard simonet | 19 février 2010 à 20:48
Bonjour,
Je relance un peu ce vieux article car je n'ai observé aucun compte rendu concernant ces états généraux de la nuit et je voulais savoir ce qu'il en était.
Et puisque l'on ne me le demande pas, je donne mon avis.
Habitant Paris et touriste régulier des autres capitales européennes, je suis très souvent halluciné lorsque je vois la différence entre les habitudes festives de nos voisins et l'atroce pression exercée ici sur les patrons de bar et de cafés concert par le voisinage (bien trop souvent nouveaux dans le quartier).
L'embourgeoisement de Paris, les différentes réglementations et le zèle de la police ne favorisent plus la création de nouveaux lieux de la vie nocturne bien au contraire. Moins couteux, moins de soucie, les lieux qui ne peuvent s'adapter aux normes toujours plus lourdes se transforment et ferment plus tôt dans la soirée.
La loi anti-tabac, qui existe aussi à Londres, Amsterdam, Madrid, Barcelone n'a été qu'un déclencheur supplémentaire car inadaptée aux lois en vigueur contre les nuisances sonores (question de la responsabilité engagée des patrons de café à l'extérieur de leurs établissements).
Et enfin, qd est-il du simple principe d'antériorité. Pourquoi de nouveaux habitants, même avec des enfants en bas ages, sont-ils capables de faire taire aussi facilement un lieu de vie existant pourtant depuis des années ?
D'autres villes, grandes et moyennes, sont concernées par cette lente agonie festive. Pour n'en citer qu'une : Rennes. Longtemps capitale française du Rock, à la pointe de la culture musicale, sous la joute des différents arrêtés préfectoraux pris ces dernières années, s'enfonce de plus en plus vers une cité ou un pan entier de la culture sera relégué aux abords de la ville.
Notez que je ne suis pas corporatiste, ni artiste, ni patron de bar, mais simple consommateur de musique (amplifiée ou non). Je n'aime pas forcement finir mes nuits à la lueur du jour, mais simplement savoir que ma ville d'adoption n'est pas qu'un dortoir pour nouveaux bourgeois mais également une ville qui vie et favorise l'ensemble des créations (TOUTES LES CRÉATIONS).
Rédigé par : Laurent | 06 mai 2010 à 17:19