A une dizaine de jours du scrutin européen, alors que la presse commence seulement à évoquer le sujet, je m’interroge devant le tour de passe-passe des différentes listes de gauche.
En 2005, quand une large majorité de Français se prononçait pour le « Non » au referendum sur le Traité Constitutionnel, la gauche avait vu se dessiner une ligne de fracture entre ceux qui refusent l’Europe libérale et ceux qui la tolèrent ou l’encouragent.
Il y avait eu un grand mouvement de rassemblement en faveur d’une autre Europe, solidaire et sociale. Aujourd’hui, l’aboutissement de ce rassemblement, c’est le Front de Gauche et seulement le Front de Gauche.
Ailleurs, il est en effet curieux de voir comme la question de l’Europe libérale ou sociale est absente du débat. Pourtant aujourd’hui, l’Union Européenne inspire les deux tiers de nos lois, notamment en ce qui concerne la consommation et le droit du travail.
Les deux listes de gauche qui arrivent en tête des sondages en France éludent pourtant cette dimension, trop heureuses de se prononcer en faveur d’un Traité de Lisbonne copie conforme du Traité Européen rejeté par la France, les Pays-Bas et l’Irlande.
Certains ont la mémoire particulièrement courte, comme José Bové qui fait semblant de rien quand il rallie Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly. Quant au NPA qui s’enferre dans une stratégie solitaire de non-participation, il préfère se tirer une balle dans le pied plutôt que de marcher avec le front de gauche. Au risque de faire boiter tout le monde.
Ces élections européennes sont curieuses.
Non seulement on ne parle que très peu d’Europe, mais encore on refait l’histoire. A croire qu’il ne s’est rien passé en 2005. A croire que le libéralisme n’est pas malade. A croire qu’il n’y a pas de crise mondiale. Au pays de Mickey, décidément, tout va bien pour Picsou – même José Bové le soutient.
C’est pour cette raison que je me réjouis des progrès du Front de Gauche dans les intentions de vote.
Pour la même raison, je me réjouis de voir certains noms dans notre comité de soutien – comme Didier Daeninckx, Régis Debray ou Patrick Chamoiseau, pour ne citer qu’eux – qui prouvent que nous, au moins, nous avons de la suite dans les idées.
Bonjour, je suis a Taiwan.
Comment vas-tu?
Rédigé par : alain brosssat | 16 juin 2009 à 08:29