Le logement est l’un des priorités de Paris. Dans la ville la plus chère de France, l’une des plus chère du monde, un nombre considérable d’habitants est menacé par la hausse des prix en général, mais aussi la faible proportion de logements disponibles, ou encore les ventes à la découpe. Le triste mot. Quand les victimes de ce genre insidieux de spéculation immobilière se retrouvent, ils se qualifient le plus souvent de « découpés », ce qui veut tout dire. Dans la confrérie des mutilés du capitalisme, les mots comptent. Ils disent la violence du système qui les broie.
Le Parisien du 17 septembre se faisait encore l’écho de la détresse de ces découpés, cette fois dans le XIXe arrondissement, rue de Thionville…
Les élus communistes avaient obtenu la création d’un comité de veille dédié à la question, regroupant des associations, des élus, mais aussi les directions de la Ville concernées et l’adjoint chargé du logement. Les outils s’usent quand on ne s’en sert pas. Constatant que le comité ne s’est réuni que deux fois alors que les ventes à la découpe reprennent, nous allons demander au Conseil de Paris de le convoquer de manière extraordinaire. Pour appuyer notre demande, nous proposerons également des vœux sur deux cas particuliers, dans le XIIe et dans le XVIe.
Mais revenons encore une fois sur le mot « découpé ». Parce qu’il ne parle pas que du capitalisme, il parle du logement. Car le logement n’est pas qu’un bien qu’on achète et qu’on vend, indifféremment. Le logement, c’est une partie de nous-même, un reflet de notre propre corps, une projection de celui-ci dans lequel nous trouvons refuge. C’est en ce sens que la spéculation immobilière n’est pas acceptable. On condamne le trafic d’organe et on voudrait nous faire croire que la spéculation immobilière est un commerce comme un autre ? L’Etat garantit à notre corps d’être soigné, réparé. La puissance publique doit intervenir au même titre pour protéger le corps symbolique des citoyens, leur logement – et ne pas laisser les plus fragiles se laisser manipuler par la main criminelle (et bien visible, celle-ci) du marché.
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