La campagne américaine bat son plein – y compris dans les journaux de la vieille Europe. Dans les débats politiques outre-atlantique, plein de détails nous semblent étranges ou absurdes. On pense ou chuchote : « Comment peut-on être américain ? » Autrement dit : « Comment peut-on être persan ? » Les Etats-Unis et l’Europe entretiennent bien une relation privilégiée : ils se regardent et se jaugent sans cesse. Enfin, l’Europe, surtout, regarde les Etats-Unis et se demande ce qu’elle devient.
La grande profession de foi de McCain et d’Obama à la télévision, interrogés par un pasteur évangéliste « modéré » (et cela, rien que cela, c’est fou) est un exemple de ces choses que l’on trouve insensées. Idem pour la proportion angoissante d’américains hostiles à l’avortement. Et quand on entend que l’un des slogans de la dernière convention républicaine était « drill, baby, drill » (« fore, bébé, fore »), nous nous demandons si les Américains ont bien compris ce qui se passait en ce moment.
Ils seraient donc bigots, phallocrates et pollueurs ? Sans compter la vitesse à laquelle ils déclarent la guerre dans le monde… Que tout cela est étrange… Miroir, mon beau miroir, prend garde de ne pas attirer les alouettes : les Américains ne sont pas des créatures étranges et incompréhensibles. Ils nous ressemblent.
Quand on regarde de plus près cette élection présidentielle, elle rappelle quelques souvenirs.
La population, surtout les classes moyennes, frappée par une crise immobilière, énergétique et sociale attend beaucoup des deux candidats « nouveaux » à la Maison Blanche. Pour une fois, ce ne sont ni des Clinton, ni des Bush. D’un côté, McCain, le héros du Vietnam comme certains américains en rêvent. De l’autre, Obama, le héros du rêve américain. La machine à fantasme fonctionne donc à plein régime. McCain jure qu’il y aura des démocrates dans son gouvernement : on dirait l’ouverture selon Sarkozy. On a peur qu’Obama ne soit qu’un beau symbole dont l’avance fond à toute vitesse : je me souviens du beau symbole d’une femme à l’Elysée, et qu’elle partait terriblement favorite en 2006…
Du coup, j’ai presque peur de souhaiter tout haut la victoire d’Obama. J’ai peur qu’il perde. D’autant que les candidats qui plaisent à l’étranger remportent rarement la victoire. On l’a vu avec Kerry. On aime parfois jusqu’à la nausée (surtout après l’élection) ceux qui déplaisent souverainement à nos voisins : Sarkozy, Berlusconi, Poutine… Finalement, les Américains ne sont pas si différents de nous, c’est peut-être cela qui nous effraie…
Obama, me fait penser à une pub pour dentifrice, sourire avenant, dynamique,j'ai l'impression qu'il cache quelque chose.L'Amérique vit une situation grave, chômage en hausse, récession, les banques pètent de trouille,et comme chez nous il n'y a jamais eu autant de super riches, alors attendre et voir.
On a déjà du mal avec une gauche française cohérente et combative, faut peut être pas en demander trop aux américains.
Rédigé par : chevalier | 07 septembre 2008 à 15:01
Je suis pour une part d'accord avec vous. il reste qu'Obama est incontestablement une source d'espoir après les 2 mandats successifs exercés par George Bush. Et le duo Mc Cain - Palin est vraiment effrayant. Alors, d'accord pour être lucides, mais pour renvoyer républicains et démocrates dos à dos...
Rédigé par : Ian | 08 septembre 2008 à 11:55