Ces derniers jours, plusieurs villes et salles de concert ont annulé leurs dates prévues avec le groupe de rap « Sexion d’Assaut ». J’ai moi-même demandé que l’on revienne sur leur passage au Zénith, le 5 octobre, et à Bercy, le 3 mai. Ouvertement homophobe en effet (le chanteur s’en est même vanté dans la presse), le collectif parisien s’est tout particulièrement distingué avec des paroles comme : « Je crois qu'il est grand temps que les pédés périssent, coupe leur le pénis, laisse les morts, retrouvés sur le périphérique » (On t'a humilié) ; « Lointaine est l'époque où les homos se maquaient en scred. Maintenant, ils se galochent en ville avec des sapes arc-en-ciel » (Cessez le feu) ; « T'as froid dans le dos quand un travelo te dit “vas-y viens”. Car tu sais que l'homme ne naît pas gay mais qu'il le devient » (A 30%) ; « Bien trop de gays qui s'aiment et en plus se marient » (Vous aussi) ; « Toujours anti-homos » (Rescapé) – et bien d’autres…
Encore une fois, il ne s’agit pas de liberté artistique, ici. Il ne s’agit pas non plus de liberté d’opinion. L’homophobie n’est pas une opinion, c’est un délit. Quand on répète sans comprendre une vulgate haineuse, malheureusement fréquente dans certaines musiques, sous prétexte d’art, cela n’en est que plus pathétique. Perroquets du mensonge, de la discrimination et de la bêtise, il est impossible de les soutenir. Il est également impossible que ce groupe puisse profiter d’une salle municipale (comme celle de Bercy) pour leur propagande sanglante et dangereuse. Je ne comprends pas non plus comment la direction d’Orange peut maintenir son opération « Orange RockCorps » au Zénith, demain, pour soutenir le bénévolat chez les jeunes et inviter « Sexion d’assaut ». La récompense du désintéressement et de la générosité de la jeunesse se résume donc à une soupe de propos homophobes. C’est bien dommage.