En lisant « L’Humanité », ce matin, j’ai écarquillé les yeux en lisant ce bout de phrase au milieu d’un article : « le romain Sophocle »… Le « romain » ? Considérant la signature au bas du papier, la mienne, j’ai un instant éprouvé un drôle de sentiment. Comme quand on se rend compte qu’on a oublié ses clefs après avoir claqué la porte de son appartement.
Le « romain » ?
Après quelques instants égarés, j’ai compris mon erreur qui n’avait rien à voir avec le « romain » ou le grec, mais avec « Sophocle ». Un lapsus. D’autant plus curieux qu’il ne semble pas trahir grand-chose sinon un moment balbutié, un bégaiement de la plume.
« Sophocle » ? Non : Sénèque. Le « romain » Sénèque.
Dans cet article que j’ai consacré au très dense essai de Michèle Dancourt, Prénom : Médée (Editions des Femmes / Antoinette Fouque), j’évoquais la comparaison que fait l’auteure entre la pièce d’Euripide et celle de Sénèque. Et par un étrange tour de l’esprit, j’ai écrit « Sophocle » au lieu de Sénèque, méprise d’autant plus agaçante que le tragédien grec a, lui aussi, commis une version de Médée.
Le rouge aux joues, je promets de ne plus jamais sourire aux coquilles et aux lapsus dans la presse. Le Diable est dans les détails, et la méprise, facétieuse.
Il fallait donc lire « le romain Sénèque ».
Un mea-culpa tout à ton honneur. C'est toujours un plaisir de te lire.
Rédigé par : Frédéric CRESPO | 23 février 2011 à 10:08