De plus en plus, le simplisme et la nonchalance des dirigeants de l’UMP me rappellent cette réplique que l’on prête à Marie-Antoinette : « Le peuple a faim ? Il n’a qu’à manger ». L’enjeu n’est pas de chercher une solution ou d’apporter une réponse, mais d’avoir quelque chose à dire – n’importe quoi, mais quelque chose. Dernier exemple en date, bien sûr, le fameux Grenelle du Grand Paris et le péage urbain. Quand on est vraiment acculé, on peut toujours promettre un Grenelle. C’est un peu comme dire : « on vous rappellera ». Une manière de gagner du temps ou de se moquer du monde. En ce qui concerne le péage urbain, en revanche, le débat trahit deux conceptions irréconciliables de la ville. Parlons-en.
A l’évidence, il faut réduire le trafic automobile à Paris et dans son agglomération. Non seulement parce que cela pollue et que c’est dangereux, mais encore pour des raisons pratiques évidentes : dans les embouteillages, on n’arrive pas à l’heure au bureau, à moins de partir à quatre heures du matin. La solution la plus logique est d’améliorer l’offre de transport public – et de développer la pratique du vélo. C’est ce que l’on a tenté à Paris, avec le Tramway ou Vélib’. Au niveau régional, le désengagement de l’Etat est malheureusement très handicapant. Il ne veut pas payer. Les transports coûtent trop cher – il préfère sauver des banques, exempter les riches ou donner des millions d’euros aux grandes entreprises.
C’est ainsi que le péage urbain refait surface. C’est une merveilleuse solution aux yeux de l’Etat. Ce n’est pas cher et cela (peut) rapporte(r) gros. Immanquablement, le trafic diminue puisque les plus modestes ne peuvent pas se le permettre. Notamment les travailleurs qui habitent en Banlieue et qui galèrent, mal payés, à Paris. Pour eux, la voiture est souvent la seule solution.
C’est ainsi que l’on crée une taxe injuste, une ségrégation et un apartheid social. Ce mur-là n’est pas de pierres ou de briques, mais il ceinture déjà la capitale. C’est un mur de l’argent. Il expulse les familles aux revenus modestes, les travailleurs précaires et de plus en plus de classes moyennes loin de Paris, de leurs quartiers d’origines et de leur travail. En rétablissant l’octroi aux portes de la ville, l’UMP transformerait enfin Paris en ghetto de riches. Un vieux rêve s’exauce. D’une pierre, deux coups, tout bénéfice. Et la droite est contente.
SALUT!
Je viens de te voir sur public senat: Bravo t'es un bon débateur.
Continue.
sam
Rédigé par : sam | 15 mars 2010 à 22:59