Ce matin, le journal Le Parisien révèle un nouveau dérapage policier dans le 18ème arrondissement dont a été victime samedi dernier un jeune homme à la Goutte d’Or. Un jeune homme de 21 ans vient de porter plainte après avoir été placé en garde à vue pour avoir lancé une moquerie à des policiers en civils. Interpellé de façon brutale, il a été victime d’insultes et des violences physiques.
J’ai adressé aujourd’hui au Préfet de police mes plus vives protestations face à cet énième dérapage. Ce n’est pas la première fois, en effet, qu’on assiste à des bavures policières dans le 18ème arrondissement. En 2009, je suis intervenu à la suite de violences policières dont a été victime un photographe colombien. Il voulait porter plainte au commissariat après avoir été frappé par une bande. Et c'est lui qui avait fini en garde en vue... La semaine dernière, encore, j’ai interpellé le Préfet à l’issue d’un contrôle qui a dérapé au bar Le Nouveau Carillon, situé au 1, rue des Abbesses. Dans les deux cas, mon amie Nicole Borvo, sénatrice PCF de Paris, a saisi la Commission nationale de déontologie de la sécurité.
Qu'on ne se dise : le 18ème n’est pas une zone de non droit. Ce n'est pas le Far West. La loi s’applique à tous et d’abord à ceux qui sont chargés de la faire respecter...
Emmanuel JAFFELIN
Agrégé de Philosophie
Lycée LAKANAL
92330 SCEAUX
[email protected]
06 74 18 10 03
Paris, le 22 janvier 2010
Monsieur la Secrétaire Générale,
La Marseillaise mérite peut-être, et à plus d’un titre, d’abreuver les sillons de la campagne régionale en lieu et place de la Burqa et de l’immigration clandestine.
Certains veulent la sanctuariser. A ce compte, la Bible et Rabelais seraient aujourd’hui illisibles. Il faut traduire au risque de trahir l’hymne national si nous ne voulons pas trahir la nation qui a évolué depuis Rouget de Lille.
A plus d’un titre, donc, la Marseillaise est un chant venu de la région et de nos campagnes avant de retentir sous l’arc de Triomphe ou au stade de France. Ménager à notre hymne le temps de la réflexion et du débat dans une campagne électorale atone ne peut nuire ni aux électeurs ni à leurs neurones.
Les temps changent. Les guerres de voisinage sont derrière nous. La révolution n’avait pas que du bon : elle a beaucoup saigné la nation et ses voisins sous couvert de les libérer. L’hémoglobine coulera sous d’autres révolutions prétendant libérer les opprimés de Moscou à Ho Chi Minh Ville, de Luanda à Che Guevara. Sanctuariser la Marseillaise, n’est-ce pas sanctifier le sang ?
L’époque est à la Paix et à l’intelligence des cœurs. Sans mièvrerie, il est possible d’offrir de la France un nouveau visage : humaniste, pacifiste et internationaliste.
Un jeune écrivain Gallimard, couronné de succès pour ses romans (Pastel, Semper Augustus, Le fantôme de la tour Eiffel, etc.) a commis un petit essai intitulé le Plafond de verre (Desclée de Brouwer p104) et dans lequel il trousse une nouvelle Marseillaise optimiste et lumineuse. Olivier Bleys, rêvant à un Président idéal, expose ainsi les raisons de cette inspiration : « Auteur de réformes aussi radicales [que celles qu’il cite et auxquelles je vous renvoie], mon candidat entamerait sans doute son mandat par un geste symbolique : la réécriture de l’hymne national. Observant que lui-même, bien qu’il y fût très attaché, n’entonnait pas sans malaise ce chant guerrier où le sang ennemi est qualifié d’impur, le président mettrait au concours l’écriture de nouvelles paroles. Tous les citoyens seraient sollicités d’un couplet, d’un refrain ou même d’un seul vers. On choisirait les plus beaux pour tisser une nouvelle Marseillaise, par exemple :
Allons enfants du millénaire,
Le jour d'espoir est arrivé !
Effaçons ces tristes frontières,
Qu'entre nous un pont soit jeté ! (bis)
Pourquoi faut-il brandir les armes,
Donner tous nos fils au combat ?
Tant d'eux ont péri dans nos bras !
Nous n'avons que trop versé de larmes !
Ensemble, citoyens !
Arrachons nos bâillons !
Chantons ! Chantons !
Le temps est mûr
De faire une nation !
Fille ou garçon, ou noir ou pâle
Nous sommes tous frères d'humanité !
De nos vies le prix est égal,
De nos sangs chaque goutte est sacrée ! (bis)
Il n'est de roi ni de prophète
Qui vaille un enfant sacrifié !
Tyran, tu crois nous abuser,
Prends garde d'éveiller la tempête !
Bien sûr, on peut continuer pendant encore deux quinquennats à se demander pourquoi plus personne ne veut chanter cet hymne. On peut aussi vouloir aller en calèche à Deauville ou se protéger des virus avec un heaume. Mais si quelqu’un cherche à refonder la nation sur un symbole, c’est bien sur celui de la Marseillaise qui ne fonctionne plus, qui ne provoque plus l’adhésion ni n’évoque plus d’inspiration qu’il faut peut-être travailler ? Le sang impur, ça date, ça marque et ça fait froid dans le dos sans apporter de réconfort ni de perspective d’intégration à ceux qui viennent et qui n’ont pas le sang bleu (blanc rouge).
A toutes fins utiles, je vous joins les coordonnées de l’auteur inspiré qui se tient à votre disposition pour prolonger ce chant écrit depuis la Gironde. Je n’ose l’appeler la Girondine, mais je suis sûr que vous lui trouverez quelques charmes.
Olivier Bleys : [email protected]
Tel: 0663058265
52, rue de Ségur, 33000 Bordeaux
Veuillez agréer, Madame la Secrétaire Générale, l’expression de mes salutations distinguées.
Rédigé par : emmanuel jaffelin | 23 janvier 2010 à 17:07
merci pour ton soutient à ce bar
Rédigé par : lolo | 05 février 2010 à 02:38
Ian, une autre affaire :
http://www.rue89.com/2010/02/16/roue-de-coups-par-des-policiers-a-une-fete-chez-moi-138776?page=21#comment-1318497
Rédigé par : Valérie de Saint-Do | 16 février 2010 à 23:15
Emile Valroche
Barman
[email protected]
Le 17 mai 2010
Cher Monsieur
C'est inopinément que je suis tombé sur votre écrit, demandant l'actualisation de la Marseillaise. Je tiens à préciser que je suis en total accord sur le fait que celle ci est un chant de barbare, en marge de la société qu'est la nôtre.
L'accusée est ici jugée coupable, soit. Mais parce que tous les coupables ne méritent pas le châtiment, je vous prie de reconsidérer votre peine.
La Marseillaise n'est pas uniquement française, chanté par delà le monde, la sœur de l'Internationale, assure le rôle qui lui a été confié par ses détracteurs de la première heure : celui de mère de révolutions et d'emblème de liberté. Que de barricades se sont enflammées à la seule chaleur de son cri. Que de violentes dictatures ont essayé de la briser !
Pourtant vous répliquez - à raison : " la Marseillaise est barbare ! ". Oui la Marseillaise est barbare car toutes les révolutions sont barbares et étrangères, cependant cela ne les a jamais empêché d'être si belles, semblable à de saintes hérésies.
Il est insolent de réclamer sa liberté. Mais la Marseillaise est l'image de cette insolence. De par sa fougue et ses terribles mots, c'est le caractère intouchable de la liberté qu'elle impose. Le sang impurs ne désignant non pas l'ennemi mais au contraire, le marginal, l'incorrect, ou en d'autres termes, le fou qui se fait appeler révolutionnaire.
L'utopie de ces premiers a choisi la Marseillaise, la vaillance des suivants l’a reprise. Le modernisme peut nous avoir consumés et laisser partir en une fumé volubile notre instinct à l'insoumission, mais en aucun cas il ne pourrait avoir assombri le souvenir de peuples chantant un refrain inconvenant au mépris des dogmes, de l'époque, et de la mort.
Changer l'hymne de la France ? Si vous voulez mais ce sera délaisser l'hymne de la république pour un hymne national.
Changer la Marseillaise ? Faites et demain le monde dira :" Français vous avez tué la Marseillaise en l'actualisant. Vous avez bien agit mais ce fut petit et ce que vous avez détruit est grand."
Laissez la Marseillaise ivre de son refrain, Gavroche a depuis longtemps innocenté ses paroles.
Ignorez les siffleurs, ils ont la liberté, ils n’ont pas besoin de " l'héroïque boucherie."
Que le citoyen la garde, comme la flamme d’un rêve fragile que le vent de la tyrannie essaye de souffler, et si un jour le malheur veut que cela arrive, alors que les bouches et les cœurs dansent ensemble; la tempête arrive...
Respectueusement
Emile Valroche
Rédigé par : Emile Valroche | 17 mai 2010 à 02:12
cette dernière réponse est sublime. chapeau.
J'ai cherché à réactualiser aussi la marseillaise et j'ai conscience effectivement que ce que j'ai écrit est "petit" par rapport à la Marseillaise. Mais je ne souhaite plus la remplacer mais changer juste quelques mots. C'est encore pire me direz-vous. Alors je ne sais plus. Peut-être que ce que vous dites est vrai auquel cas je m'incline et je regrette d'avoir joué à ce jeu absurde depuis 5 ans. Mais il ne faut plus qu'il-y-ait d'ambiguïté. Le sang impur c'est celui de la haine pas celui de nos ennemis aussi barbares soient-ils car alors la vengeance serait terrible. Du reste, en 1789 aucune armée n'est venu en France égorger des femmes et des enfants que je sache. Je pense que ces paroles sont exagérées exprès pour ressouder la nation française révolutionnaire face aux monarchies européennes.
Rédigé par : sylvain | 02 janvier 2011 à 15:38
Hum... Je lis vos réponses et je ne peux m'empêcher d'intervenir à mon tour.
Vous faites remarquer que la Marseillaise et belle par ses vers puissant et souvenir de l'histoire.
Mais moi même qui aime cet hymne ait été extrêmement gêné lorsqu'une amie d'enfance espagnole m'a demandé de lui traduire les paroles de notre hymne. Particulièrement par le passage "S'ils tombent, nos jeunes héros
La France en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre."
Comment un pays dénigrant à ce point les jeunes générations dans son hymne pourrait-il ne pas subir de honte ?
Soit dans un des couplets, l'hymne demande à la population d'épargner les populations "À regret s'armant contre nous" Et nous demande de ne montrer rien de cette pitié aux tyrans qui leur commande. Ce passage est noble je le conçois.
Mais le célèbre passage qui énonce que mourir à la guerre est un honneur et que survivre est presque une honte me laisse toujours un mauvais goût à la bouche étrangement...
Quant au post de M. Sylvain je tiens à faire remarquer que lorsqu'on se bat contre toute l'europe fédérée on ne peut pas empêcher l'adversaire de passer la frontière, surtout quant on subis par le même temps la plus grande guerre civile depuis la fronde. Et si les armées ne s'amusaient pas à égorger, les généraux de l'époque les laissaient souvent marauder. Ils étaient ainsi plus serviable envers leurs supérieurs qui fermaient les yeux sur ces pratiques. Mais qui dit pillage dit viol et souvent ces actes se terminent par l'exécution des habitants de la maisonnée.
Rédigé par : Benjamin Cauley | 21 septembre 2011 à 20:00