Hier, en discutant au téléphone avec un ami communiste, je l’entends soudain qui se racle la gorge et qui ne sait pas très bien comment le dire. Que se passe-il ? Il paraît que je pousse le bouchon un peu loin. Il paraît que j’ai fait reporter le Conseil de Paris pour pouvoir fêter Kippour…
Passé le premier moment de silence médusé, la bouche ouverte, j’ai failli lâcher le téléphone et crever les tympans de mon interlocuteur de surprise. J’en entends souvent des vertes, des pas mûres et parfois des pas croyables, mais celle-là, c’est le pompon. Ou alors on me prête une sacrée influence au Conseil de Paris, je suis peut-être une sorte de Cardinal de Richelieu déguisé en Rabbin.
Bref, soyons sérieux, car le fond de l’affaire l’est bien plus que ces rumeurs de cour d’école (il y en a qui n’ont vraiment rien d’autre à faire). Je me souviens que lorsque j’étais professeur, il arrivait que mes classes se vident certains jours de fêtes exceptionnelles et que je me retrouve à discourir devant 5 ou 10 élèves plutôt que 30. Cela arrivait une fois par an. Peut-être deux. Je n’ai jamais trouvé cela idéal ou formidable. En ce qui me concerne, je ne chôme pas pour quelque raison que ce soit. En revanche, je n’ai jamais voulu jouer au laïc caricatural et obtus – et coller un devoir à mes élèves justement ce jour-là, pour l'exemple.
On ne va pas distribuer des jours fériés à toutes les religions, toutes les communautés, pour le principe. Ni adapter le rythme scolaire ou les horaires en fonction des célébrations et des cérémonies. Force est de constater, cependant, que le calendrier est beaucoup plus arrangeant en France pour les chrétiens pratiquants que pour les autres. Autrement dit : on aura beau faire, on ne pourra pas passer à côté de ce débat-là.
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