Ce matin, je lis dans le Parisien l’habile interview de Pierre-Yves Bournazel qui tend la main aux Verts pour les élections régionales. Prenant le prétexte de la taxe carbone, il leur chante l’alliance du Capital et du développement durable.
Depuis Sarkozy, on sait que l’UMP a une stratégie électorale simple mais efficace : pour gagner les élections, fédérer les électeurs – les siens comme ceux des autres. Dès qu’une formation ou qu’un courant politique a le vent en poupe, l’UMP sort la grand-voile et se met dans son sillage. Si l’amalgame prend, on digère, on assimile. La stratégie d’ouverture de Sarkozy est comparable à celle de la cellule phagocytaire : viens par ici que je te mange.
Les manœuvres d’approche de l’UMP à l’égard des Verts étaient prévisibles à plusieurs titres. Depuis quelques mois, à la suite du succès de la liste Europe Ecologie aux Européennes, le mouvement était amorcé. Ici, c’est Daniel Cohn-Bendit qui fait les yeux doux au Modem, là, c’est Cécile Duflot transformée en attachée de presse de la taxe carbone sur le perron de l’Elysée. Ces deux-là sont d’ailleurs qualifiés par Pierre-Yves Bournazel de « verts pragmatiques ».
Comme un symbole, un élu vert croisé à la sortie du métro Abbesses distribue des tracts pour soutenir la Taxe Carbone. Impensable, il y a peu.
Ces déclarations vont obliger les Verts à clarifier les choses. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne sera pas inutile.
Car ce qui est certain, c'est que si une telle recomposition finissait par voir le jour, ce serait d’abord une mauvaise nouvelle pour l’écologie. Le capitalisme vert est une arnaque depuis longtemps dénoncée mais toujours ressuscitée à l’approche d’une échéance électorale. Nous vivons une crise économique et écologique qui appelle une rupture dans l’un comme dans l’autre domaine. En agitant un peu d’écologie au-dessus des foules, les libéraux essaient de distraire notre attention du naufrage économique capitaliste.
Le développement durable n’a de sens que s’il est écologique et social. En lisant cet entretien, je songe au titre du livre d’Henri Kempf au titre très explicite : « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme ». Voilà qui donne à réfléchir.
Vous faites semblant de ne pas comprendre ou quoi? C'est une manoeuvre de diversion, évidemment. Vous connaissez les Verts et vous savez très bien que nous serons jamais alliés à l'UMP. Seulement, c'est bien plus simple de nous cracher dessus que d'essayer de comprendre notre démarche. Vous l'avez lu, le tract, au moins?
Rédigé par : www.facebook.com/profile.php?id=608129953 | 10 septembre 2009 à 17:13
À l'internaute qui a laissé le commentaire précédent : je ne vois pas de crachats dans l'article, mais plutôt des piques lancées avec humour. Ce qui est regrettable, c'est que les Verts se laissent prendre par la manœuvre de diversion. Les images de Cécile Duflot à la sortie de l'Élysée m'ont laissé un goût amer...
Rédigé par : Brice | 10 septembre 2009 à 18:00