Vendredi dernier, 18 heures, place Pierre Mac Orlan, ma première permanence itinérante. Dans ce quartier excentré du 18e arrondissement, au croisement de quelques petites rues tranquilles où des enfants jouent au ballon, quelques habitants m’attendent déjà – dont certains du 24-26 rue Raymond Queneau, en faveur desquels je suis intervenu l’année dernière. Ce qui me frappe tout de suite, c’est que la parole n’est pas la même que dans ma permanence à la Mairie du 18e, ni les questions, d’ailleurs.
Dans une permanence de Mairie, on se déplace pour un problème particulier, en général lié à l’obtention de papiers ou d’un logement. Quand l’élu se décentralise dans un quartier en particulier, les conversations tournent beaucoup plus autour du cadre de vie. Je me sens comme un invité dans le fil ininterrompu de la vie quotidienne de ces habitants, entre considérations très générales sur l’atmosphère du quartier, et préoccupations très particulières. L’un de mes premiers interlocuteurs, un locataire d’un immeuble de la place Pierre Mac Orlan, me parle ainsi de l’isolation phonique de son appartement et d’une fenêtre cassée depuis des mois. J’écoute, je prends des notes.
Une dame âgée du quartier me confie son inquiétude sur l’évolution du quartier. Elle regrette l’ancienne mixité sociale, le mélange qui faisait son identité. Ce faisant, elle confirme ce que l’INSEE nous dit de l’embourgeoisement général de Paris – contrebalancé par une paupérisation des arrondissements et des circonscriptions les plus populaires. Ici, comme ailleurs, le fossé se creuse et s’inscrit dans une dégradation lente mais certaine des rapports entre bailleurs sociaux et habitants, et dans l’accumulation des petits problèmes d’ordre divers. Ici, c’est l’éclairage public qui est défaillant, là ce sont des incivilités qui se multiplient, ailleurs on se plaint de la fermeture incompréhensible (et scandaleuse, il faut le dire) du commissariat de la rue Raymond Queneau.
Pendant les deux heures que dure cette permanence itinérante, on parle aussi beaucoup politique. Une dame de plus de 80 ans, adhérente au PCF depuis 1945, me dit que mon initiative lui rappelle celles des camarades après-guerre. Une ancienne militante du PS voudrait être tenue informée de nos actions. Les conversations sont intenses. Tout à la fin, le responsable de l’Amicale des locataires du 24-26 rue Raymond Queneau passe la tête gentiment. Remarquant ma fatigue, il me lâche : on dirait que tu n’as pas pris de vacances. Et pourtant, si.
Super initiative qui fera mentir celles et ceux qui disent qu'on ne sort que pendant les élections même si on est sur le marché tous les samedis. Mais, là encore, le marché n'est pas le lieu idéal pour le dialogue.
J'avoue être admiratif quand je vois à quel point tu te mobilise que ce soit par écrit - parfois avec humour cf. le courier à Lebel - ou par diverses actions comme sur La Poste / RATP ou cette permanence itinérante. Le tout est de tenir le coup sur la durée. Y'a pas de doute cela paiera, mais il faudrait pas que tu sois le seul à t'y coller...
Rédigé par : www.facebook.com/profile.php?id=751493317 | 07 septembre 2009 à 21:30