La chose est presque sûre, dit-on. On m’objectera certainement qu’avant l’heure, ce n’est pas l’heure, mais je suis comme les quotidiens, je prépare mes nécrologies à l’avance. Certes – et c’est heureux ! – Frédéric Mitterrand n’est pas mort. Mais je tiens néanmoins à saluer du mieux possible la défection d’un homme à l’évidence délicieux.
Car pour ceux de ma génération, il était le délice d’une voix, d’une affectation, d’une certaine façon de parler du cinéma et d’autre chose. Oui, je l’avoue, on ne l’a pas toujours pris très au sérieux, on a pu avoir la dent dure, mais on l’aimait bien – vraiment bien !
Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers – ou presque. Frédéric Mitterrand va rejoindre le glorieux équipage de la nef des fous aux commandes du pays. Autant les premières nominations « de gauche » ne m’ont pas particulièrement affecté, autant celle de Frédéric Mitterrand, sans même savoir s’il est vraiment « de gauche », me peine et m’afflige.
Pour Sarkozy, la prise est belle. Grande comme cela. Enorme. Pensez donc : un Mitterrand avec lui ! Il était déjà Louis XIV et Napoléon III, De Gaulle et Pompidou. Il ne lui restait que Mitterrand (non, pas Giscard…). Quelques citations « de gauche » (Blum, Jaurès), quelques anciens ministres socialistes – et maintenant le neveu. Ita Missa Est, comme on dit à Rome.
PS : je m’inquiète un peu pour la Villa Médicis, étant donnée la propension de Nicolas Sarkozy à récompenser les copains. Quand on envoie David Martinon à Los Angeles, on est capable de tout.
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