Au début de la semaine, nous avons fait voter au Conseil de Paris un vœu sur les ascenseurs. C’est un sujet beaucoup plus important. Ce n’est pas une question de détail. En fait, c’est un enjeu symbolique plutôt vertigineux quand on prend la peine de réfléchir un peu plus loin que son étage.
Pour raconter l’anecdote par le menu, cela commence par des locataires exaspérés dans un immeuble social de la rue Raymond Queneau, dans le 18e. Depuis deux mois, l’ascenseur et le monte-charge sont en panne : la gardienne, les habitants, tout le monde se mobilise et harcèle l’ascensoriste. Mais en vain. Visiblement, cela ne lui semble pas très grave de laisser des personnes âgées, ou à mobilité réduite, monter 11 ou 14 étages par l’escalier. Il doit se dire que c’est bon pour la santé. En désespoir de cause, les locataires m’ont écrit.
A la réception de cette lettre, j’ai tout de suite pensé à d’autres histoires d’ascenseurs. Des histoires similaires, dans des immeubles de hauteur, avec des familles, des personnes âgées ou handicapées qui ne peuvent plus sortir ou rentrer dans leur appartement. Mais j’ai aussi pensé à ces gens mal formés, mal payés, en situation plus ou moins régulière, employées par les ascensoristes. Je me suis souvenu que les ascenseurs, ce sont seulement quelques sociétés qui se partagent un marché des millions d’euros, et une rente de situation pérenne.
Qu’est-ce que c’est qu’un ascenseur, finalement ? C’est un transport en commun. Un service qui est rendu à tous. Ou qui devrait l’être. On a tous le droit de rentrer facilement chez soi. Et d’en sortir. Que l’on soit riche ou pauvre, jeune ou vieux, handicapé ou sportif. C’est un facteur d’égalité entre les habitants d’un immeuble. C’est un espace partagé, aussi. En poussant un peu, on peut même se rappeler que c’est dans les ascenseurs, que les gens se parlent certainement le plus dans un immeuble. C’est un symbole du vivre ensemble.
Curieusement – mais il n’y a pas de hasard – l’ascenseur, c’est aussi le symbole du capitalisme dans ce qu’il a de plus abject. Les ascensoristes, ce sont quelques sociétés en situation de monopole. On est toujours obligé d’appeler un réparateur agréé. Et comme le parc parisien est particulièrement vétuste (le plus vétuste d’Europe, dit-on), ce sont des milliers d’interventions tous les ans. Et des semaines d’attente, parfois. Le plus amusant dans les logements sociaux, ou le plus ironique, c’est qu’en cas de panne, les ascensoristes sont obligés de verser une pénalité au bailleur mais que celui-ci n’exonère pas de charge d’ascenseur les locataires qui sont pourtant les premières victimes. C’est ce que notre vœu demande. Qu’au moins, les bailleurs sociaux répercutent ces pénalités.
Mais à l’évidence, c’est un sujet qui mérite plus. Nous allons certainement lancer une mission d’information. Cela nous permettra aussi de regarder de plus près les conditions de travail des salariés : au nombre d’accidents et d’histoires sordides rapportées par la presse, je sais déjà que ce ne sera pas piqué des vers. Ensuite, il y a un travail urgent à faire sur la notion de maintenance préventive et de service. Des sujets très politiques, à l’évidence. Parce qu’aujourd’hui, le calcul de la quote-part des habitants d’un immeuble n’est fait qu’en fonction de la hauteur – aucun critère social n’existe, que ce soit de revenu, de handicap, de situation familiale. Parce qu’aujourd’hui, moins on emploie de techniciens, moins on fait de maintenance préventive – et plus on gagne d’argent.
Plus la situation se dégrade, plus il y a de pannes, mieux les ascensoristes se portent. Visiblement, quelque chose ne tourne pas rond.
Et que fait-on quand on vit dans un immeuble du XVème géré par la RIVP, qu'on est en fauteuil roulant, au premier étage, que l'on travaille tous les jours à Rueil-Malmaison et qu'on vous annonce que votre ascenseur sera immobilisé 8 semaines pour remise aux normes ? POURQUOI SUIS-JE TRAITEE AINSI ?
Rédigé par : Sophie MOROZOV | 02 septembre 2009 à 21:21
"le scandale " au prix de 750 A 900 EUROS HT par an il faut entretenir 12 visites par an ,dépanner 24H /24H, changer les pièces déféctueuses ,faites vos calculs ,ce sont des contrat complet ,si demain on annoncer un prix minimum des contracts a 1500 euros ,les ascensorise pourraient peux être faire plus d'effors ,le problème ce sont les marchés publics ,toujours les prix les plus bas !! et comme tout le monde veux travailler pour s'asurer du travail pour 3 OU 4 ans !!!pour les pénalitées, ils faudrait peus etre avant de demander de l'argent au ascensoriste que tout le monde se responsabilise quand aux utilisations des ascenseurs "80% des pannes commencent par des problèmes de malveillances ou mauvaises utilsations !!!! si vous voyer se qu'on voit quand on dépannes ,urine ,cigarettes dans les contacts de serrures ,choc dans les portes ,occulus cassé vérins de porte explosés ,boutonnières arrachées ,boutons brulés ,éclairages casséss volé .... et la liste est longue .... donc le problème c'est tout le monde "bailleurs,locataires,ascensoristes
pour la rénovations comment voulez faire pour changer un ascenseurs sans l'arrêter ,impossible donc il y aura toujours des gens pénalisé ,que voulez vous! pas d'autre solutions !!!
Rédigé par : l'ascensoriste | 14 octobre 2009 à 22:08
Bonjour,
En tant qu’ascensoriste depuis 25 ans, j’entends tout et n’importe quoi, par les copropriétaires (et j’en suis un également) Par les journalistes, les offices HLM etc…
Depuis plus de 20 ans, nous dénonçons le fait que les ascenseurs ne sont pas rénovés.
Comme d’habitude en France, il faut légiférer pour que les gens ce bougent.
A plusieurs reprises dans ma carrière, j’ai été confronté à des refus systématiques des copropriétaires pour rénover les ascenseurs, même avant cette loi.
« Nous avons un contrat d’entretien, c’est déjà suffisamment chère !!! »
L’ascenseur est un véhicule, au même titre que votre voiture.
En France, la voiture est un outil indispensable, on peut mettre de l’argent, et énormément d’argent dans des gadgets inutiles, mais pour un véhicule vertical, NON !!!
Nous entretenons les ascenseurs comme notre voiture, mais au bout d’un moment, il faut rénover ce véhicule qui peut durer 100 ans, pas comme les voitures.
Il ne faut pas de permis de conduire, ni d’autorisation de conduite pour monter dans un ascenseur. Mes collègues et moi-même sommes responsables de notre entretien et nos réparations. Nous avons la pression des copropriétaires pour faire un travail toujours rapidement, de plus en plus rapidement « J’vais faire comment pour monter mes courses si vous arrêtez l’ascenseur…… c’est inamissible, vous n’avez qu’à travailler la nuit….Toujours en panne cet ascenseur…. etc »
Nous n’avons pas la possibilité de mettre l’ascenseur au garage pour la révision, et prêter un ascenseur de rechange !!! Nous sommes de plus en plus sous la pression des donneurs d’ordre. Nous nettoyons les cuvettes « sous l’ascenseur » de vos déchets. A votre avis, qui récupère les publicités que vous ne mettez pas dans la poubelle « recyclage » mais dans l’interstice des portes des ascenseurs, et de plus avec un mégot « bien la conscience des usagés concernant la sécurité incendie »
Ce que je souhaite dire avec ce petit mot, c’est que nous sommes tous responsable. Arrêter de taper sur les ascensoristes qui font travailler une bonne population de citoyens, qui ne pratique pas plus chère les prestations qu’un garagiste.
Nous déplorons tout les ans, la perte de collègue MORTS en travaillant sur des ascenseurs, de jour, de nuit, toujours plus vite, plus vite. Et sachez que la pression ne vient pas de nos patrons, mais bien des utilisateurs.
Il y a une bonne 20ène d’années, nous étions reconnus par les clients comme de véritable technicien. Maintenant, c’est des insultes, des réflexions inacceptables, et ce, pas que dans les sites réputés difficiles, mais aussi dans les beaux quartiers.
Merci, la prochaine fois que vous rencontrez votre technicien sur l’installation, de voir en lui un ouvrier qui souhaite faire son travail, simplement son travail, dans des conditions acceptables. Parlez lui, sans toujours dire « il va remarcher aujourd’hui l’ascenseur » sans même prendre la penne de dire BONJOUR.
Un ascensorite responsable.
Rédigé par : un ascensoriste responsable | 01 novembre 2011 à 07:27