Ce dimanche 22 février, je lis dans le Journal Du Dimanche un entretien particulièrement révélateur avec Benoist Apparu, député UMP de la Marne, ancien rapporteur du projet de loi SRU de Valérie Pécresse sur les Universités et la Recherche. C’est à ce titre qu’il est interrogé par le Journal Du Dimanche, et c’est pour cette raison que je lis cet entretien – puisque nous soutenons justement le combat des enseignants-chercheurs contre cette loi. Ce qui s’en dégage n’est pas encourageant pour eux. Ni pour la politique, d’ailleurs.
Benoist Apparu concède qu’il y a bien 5% de ce que fait Nicolas Sarkozy auquel il n’adhère pas. 5%, ce n’est pas beaucoup. Benoist Apparu regrette la manie qu’à Sarkozy de faire un discours par jour : ce n’est pas « utile ». La cote de Nicolas Sarkozy étant à la baisse, le député de la Marne ne veut pas apparaître comme un sarkozyste.
Il se contredit pourtant quand il affirme avec une rare bonne conscience « décomplexée » qu’il veut être visible, car il ambitionne un poste ministériel : « évidemment, mon activité à l'Assemblée nationale n'est pas totalement dénuée d'arrière-pensées politiques. Je me montre. » Pour aller vite, il reproche à Sarkozy de faire comme lui : de confondre la forme et le fond. Car de fond, il n’y a pas. Benoist Apparu ne défend aucune idée, aucune valeur. Pour lui, la résistance à la loi SRU est l’affaire de syndicats qui profitent de la crise pour exister. L’essentiel est de tenir, coûte que coûte. De l’enseignement supérieur, il ne parle pas.
En revanche, il est plus disert quand il s’agit de sa carrière politique. Il sait ce qu’il veut : être ministre. Mais il ne dit pas pourquoi, il dit comment : en gesticulant plus que les autres. C’est exactement comme Sarkozy. Et ce dernier est bien embêté depuis qu’il est Président de la République. Il a bien essayé de devenir le Président à vie de toute l’Europe, il aimerait encore devenir le Sancho Pansa de Barack Obama – après avoir voulu être celui de Bush et de Mc Cain. Qu’importe le poste, tant qu’on arrive à l’obtenir.
C’est cela, la nouvelle droite décomplexée, la nouvelle façon de faire de la politique. Leur modèle, ce n’est ni le Général de Gaulle, ni Martin Luther King, c’est Rastignac.
La loi SRU, c'est la loi Gayssot solidarité et Renouvellement Urbain, grande loi, que les communistes ont insidieusement oubliée, celle c devant leur rappeler qu'ils ont été au pouvoir dans ce pays et ont faits des trucs bien, souvent très bien ( sécurité sociale, SRU, EDF ...). La loi en question, c'est LRU, dite liberté et responsabilité des Universités.
Je dit ça, je ne dis rien, la gauche est connue pour ne pas avoir de rastignac aux dents blanches en son sein.
Rédigé par : Evelyne Maliat | 05 mars 2009 à 16:56