La gauche se déchire et – comme par hasard – la maison de la Mutualité à Paris est menacée. Je ne suis pas superstitieux mais je suis attentif aux symboles. La maison de la Mutualité, c’est une histoire, celle de la gauche en France et à Paris, qui dure depuis 80 ans. Ce sont des meetings, des concerts, des débats, des rencontres. C’est aussi le dernier concert de Jacques Brel. Après plusieurs années de grave déficit, on apprend il y a quelques jours que sa direction doit présenter un plan de sauvetage. Plusieurs scénarios sont envisagés. On évoque la suppression de 500 emplois, la fermeture des deux centres de santé de la Mutualité, la requalification des salles de meeting en centre d’affaires et de congrès. Pour les élus de gauche parisiens, c’est tout simplement impensable.
Comme un symbole, la disparition couplée et annoncée de deux centres de santé et du lieu mythique de la gauche. A une époque où l’on détisse patiemment l’héritage intellectuel de la gauche, où Darcos cite Eluard et Sarkozy cite Jaurès, au moment où le gouvernement attaque l’école de la république et notre système de santé, cette menace sur la maison de la Mutualité doit être un avertissement. Bien sûr, au prochain Conseil de Paris, je proposerai un vœu afin que la Ville de Paris s’implique pleinement dans le sauvetage de la Mutualité. Mais il faut faire plus. Il faut faire front. On ne peut pas priver les Parisiens d’une salle qui est aussi celle de toute la gauche, des syndicats, des associations. La démocratie a besoin de lieux pour vivre et s’exprimer. La Mutualité en est un. Nous le devons à l’histoire de la gauche à Paris. Nous le devons à son avenir, aussi, et à tous les Parisiens.
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