On peut se moquer d’Internet et des réseaux sociaux qu’il inspire ou qu’il organise, mais il faut lui reconnaître de faire circuler des informations parfois très réjouissantes. C’est ainsi deux de mes anciennes élèves de Sarcelles me contactent récemment via ma page Facebook. Deux bonnes élèves de ma première classe à Sarcelles – une terminale littéraire, la TL4 – dont j’apprends qu’elles sont aujourd’hui conseillères municipales à Sarcelles, élues sur une liste d’Union de la Gauche. Bien sûr, je suis ravi de voir qu’elles défendent ces valeurs-là, mais surtout je suis comblé parce qu’elles s’investissent dans la vie de la cité. Elles sont la preuve vivante d’une jeunesse qui s’engage. Elles étaient mes élèves, elles sont mon meilleur espoir, désormais.
Mon espoir qu’on porte un autre regard sur l’école et sur la jeunesse, notamment dans les banlieues. Qu’on arrête la caricature facile d’une jungle urbaine sans ambition et sans avenir. Qu’on arrête également de compter et de recompter les agressions et les violences à l’école, comme à Persan (Val d’Oise), fin septembre. Je ne veux pas dire qu’elles n’existent pas, ni relativiser leur gravité, bien au contraire. Mais je ne voudrais pas qu’on oublie que ce sont les mêmes écoles et les mêmes élèves qui donnent des conseillères municipales à la cité. Nous vivons tous ensemble, nous agissons tous ensemble. Le regard des autres déforme notre propre perception de la ville, du quartier, de notre environnement. En faisant changer ce regard, c’est nous qui ne nous regarderons plus de la même façon – et c’est nous-même que nous changerons.
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