Hier, à deux pas de la porte de Clignancourt, tout au bout de la rue du Mont Cenis, un piquet de grève. Plusieurs dizaines de jeunes gens sous un soleil de plomb, devant l’Argus de la Presse. Spécialiste de la veille média, cette entreprise emploi un grand nombre de jeunes diplômés et d’étudiants en deuxième ou troisième cycle, le plus souvent à mi-temps.
Les horaires sont parfois terribles (4 heures du matin), la paye plus que modeste (le SMIC horaire), et pour ne rien arranger, la direction ne les ménage pas, c’est le moins que l’on puisse dire. Recours abusif aux CDD pour des postes autrefois en CDI, fiches de payes incompréhensibles et truffées d’erreurs, outils de travail obsolètes, travail imposé certains dimanches et jours fériés…
Malgré l’indifférence d’une direction partie en congrès en Grèce, ils sont là. Mobilisés que l’entreprise (en excellente santé) leur concède des augmentations de salaire, pour que le volontariat soit la règle en cas d’heures supplémentaires : ils veulent qu’on les traite normalement. Pas comme des adolescents trop contents d’avoir un peu d’argent de poche. Beaucoup habitent dans les quartiers alentours, et découvrent le monde du travail.
Pour ne rien leur épargner, l’entreprise délocalise depuis quelques temps une partie de ses activités à Madagascar et sur l’île Maurice. Pas revanchards, ces jeunes salariés revendiquent un travail bien fait. La gestion humaine calamiteuse, l’absence de dialogue nuit à la qualité l’entreprise. Une ambition toute simple qu’une direction obsédée par la recherche d’un profit maximum semble avoir oubliée. J’ai écrit une petite lettre pour leur rappeler (et une autre, à l’inspection du travail)…
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