De l'Elysée aux galériens du logement

Grosse journée aujourd'hui. A 9h, j'étais au Conseil national du PCF. Première réunion de l'année. A l'ordre du jour : notre orientation en vue des échéances de 2012. J'aurai l'occasion d'y revenir, mais j'ai le sentiment que chacun a pris conscience de l'importance qu'il y a à pérenniser et élargir le Front de Gauche. Personne parmi les communistes ne prendra le risque de briser cette dynamique de rassemblement que nous avons initiée. Il peut évidemment exister des tensions, des débats, mais cette orientation est aujourd'hui nettement majoritaire. J'ajoute qu'en cette période trouble pour la gauche - la sortie honteuse de Manuel Valls en est un exemple éclatant - le poids qui pèse sur nos épaules est considérable. J'ai dû partir tôt, et je n'ai pas pu assister à la suite des travaux, mais ce qu'on m'en a rapporté confirme mon intuition.

A 14h, j'ai repris le chemin de ma permanence que j'avais abandonné depuis 2 semaines. Je crois que je n'avais jamais reçu autant de monde jusqu'à présent. Plus d'une quinzaine de personnes. Certaines étaient déjà venues en 2010, d'autres étaient là pour la première fois. Autant de visages, autant de trajectoires, et un même sujet de préoccupation : le logement et, pour certaines, l'approche du 15 mars, le retour des expulsions. A leur contact, la crise du logement cesse d'être une succession de chiffres. Ce sont des vies qui se racontent et qui sont gâchées, détruites parfois, parce qu'un droit fondamental pourtant gravé dans le marbre de la loi n'est pas respecté.

Justement, à 18h, je suis parti soutenir mes amis de Jeudi Noir. Ils occupent depuis le 27 décembre un immeuble de 2400 mètres carrés. 8 étages, avenue Matignon, à deux pas de l'Elysée. Vide. Je suis venu  souhaiter la bienvenue à ces nouveaux voisins du Président de la République. Cette occupation rappelle le manque cruel de mixité sociale dans cet arrondissement si riche en fortunes de tous ordres et si pauvre en logements sociaux (à peine 2%) ! Gageons que la Préfecture n'aura pas l'indécence d'expulser ces galériens du logement comme elle l'a fait il y a quelques mois Place des Vosges...