Circonstances atténuantes ?

Fin de semaine, fin d'année. C'est la période des bilans, même si je n'aime pas trop passer mon temps à regarder dans le rétroviseur. Quelques mots sur ce qui a occupé la majeure partie de ma semaine, le vote du budget de la Ville de Paris. Trois jours de séance, beaucoup d'interventions. Et au total, notre groupe a contribué à nombre d'avancées, tout particulièrement en matière de logement social et de solidarité. 20 millions d'euros supplémentaires abonderont le compte foncier. C'est toujours ça de pris pour faire davantage de logement social au moment où la spéculation fait des ravages.

La séance a été marquée par la polémique sur la fameuse « prime aux pervenches ». Vous en avez peut-être entendu parler. Le Parisien y a consacré sa une et deux pleines pages la semaine dernière. L'idée: instituer une prime au mérite pour les pervenches. La CGT nous a immédiatement alerté sur les risques que ce dispositif risque d'engendrer. Il s'agit de distinguer les 800 Agents de Sécurité de Paris les plus méritantes. 800 sur 2000. Il reste que les critères d'attribution de la prime restent particulièrement flous. Le plus probable, malgré les dénégations énergiques de la Préfecture, est qu'elle soit indexée sur le nombre de PV. Si c'est le cas, c'est une véritable course à la contravention qui risque de s'engager. A la clé, des conflits à gogo entre automobilistes verbalisés et pervenches zélées. Encore une mauvaise idée qu'il aurait mieux valu laisser dans les tiroirs. Nous avons fait une contre-proposition toute simple: qu'une prime d'égale importance soit accordée aux 2000 ASP. Nous n'avons pas été entendus et nous sommes le seul groupe à avoir voté contre au Conseil de Paris. Il reste que ce dossier a fait grand bruit et que nous continuerons à exiger le retrait de cette mesure imbécile.

Un mot sur cette fin de semaine. J'étais à Nancy hier soir pour une réunion publique du Front de Gauche. Une température sibérienne et une neige qui tombait à gros flocons. Pourtant, il y avait du monde dans la salle réservée pour l'occasion à Vandoeuvre. Les communistes de la région nous avaient réservé un super accueil. Ici, la dynamique du Front de Gauche est bien engagée et les querelles liées aux divergences sur les élections régionales semblent appartenir au passé. A la tribune, je côtoyais mes amis Danielle Simonnet (PG), Jacques Nikonoff (Mpep) et Francis Sitel (Gauche Unitaire). Il y avait comme un air de 2005, lorsque nous commencions à engager la bataille contre la Constitution européenne. Beaucoup d'interrogations fusaient dans la salle sur la structuration du Front de Gauche, le rapport au PS, l'après-mobilisation sur les retraites. Tout cela me donne l'impression que la mayonnaise est en train de prendre. Tant mieux. Parce que seule cette dynamique là est susceptible d'étancher la soif d'alternative qui s'exprime un peu partout. Affaire à suivre, plus que jamais !

Après une semaine pareille, j'étais un peu crevé ce matin. Le train avait du retard, neige oblige. En sortant de la gare de l'Est, je suis tombé sur Rachida Dati. Elle revenait de Nancy, elle aussi. Et je ne sais pas ce qui m'a pris, je lui ai fait la bise et je l'ai tutoyée. J'étais fatigué, vraiment.