Je les entends déjà nous expliquer sur tous les tons qu'ils ont gagné la bataille. Evidemment, la mobilisation d'hier était moins puissante que celle de ces dernières semaines. Pour autant, il faut prendre la mesure de ce qui s'est produit, depuis début septembre. Deux à trois millions de manifestants à l'occasion de 7 journées de manifestations, un soutien populaire exceptionnel, des grèves particulièrement suivies, tout cela n'est pas banal. De même, il est vrai, que l'acharnement du gouvernement à maintenir jusqu'au bout un projet qui fait l'objet d'un tel rejet, n'a rien de banal non plus.
Ceux qui luttent n'ont pas une mémoire de poisson rouge. Tout cela laissera des traces. D'abord, parce que le peuple a retrouvé confiance en lui, parce que des centaines de milliers de salariés ont retrouvé le chemin de l'action collective. La CGT a ainsi gagné, depuis la rentrée, quelque 8500 adhérents, dont 2000 au cours des deux dernières semaines. Et puis, il faut bien le dire, l'agenda politique s'en trouve bouleversé. Tout l'été, le gouvernement a tenté de faire revenir au premier plan la question de l'immigration, à coup de slogans nauséabonds et de mesures xénophobes pour mieux effacer l'ardoise Bettencourt. Désormais, il est clair que la question sociale, l'enjeu du travail et celui d'une autre répartition des richesses se sont imposés comme jamais au coeur du débat politique. C'est sans doute l'acquis le plus spectaculaire des mobilisations de ces dernières semaines.
Surtout, tout ce qui s'est passé aura des conséquences sur le débat politique à gauche. Le sondage réalisé par l'Humanité Dimanche, cette semaine, est à cet égard particulièrement éclairant. Il montre à quel point ce mouvement a fait bouger le curseur. Il témoigne d'une soif de changement plus forte que jamais. La crise et la mobilisation sur le retraites sont passées par là. Est-ce gagné pour autant ? Evidemment, non. Le décalage entre les attentes qui s'expriment à l'égard de la gauche et le débat qui l'anime reste béant. L'idée même que l'homme du FMI, celui qui impose l'austérité aux peuples du monde, puisse être le candidat de ceux se mobilisent par millions pour dire non aux politiques de rigueur est une absurdité en soi. Quoi qu'il arrive, une victoire de la gauche en 2012 devra prendre ses racines dans le mouvement qui s'est levé depuis cette rentrée. C'est précisément l'objectif du Front de Gauche : faire en sorte que ceux qui se sont levés contre le projet de réforme des retraites mettent la même énergie à construire ce que serait un vrai programme de gauche pour notre pays. C'est notre boulot pour les semaines à venir. Cela n'a rien d'évident, bien sûr. Mais ce qui s'est passé au cours des dernières semaines nous donne un sacré coup de pouce.
Bonsoir PARIS
Nous à Grenoble ce Samedi nous étions 520000
on peut voir qu'à Grenoble nous restons très mobilisé et nous ne flancherons pas
c'est vrai que nous avions un soleil qui brillai!!!!!!
Rédigé par : Melin Katherine | 07 novembre 2010 à 22:04