Depuis les événements de Saint-Aignan, le gouvernement multiplie les initiatives pour cibler les gens du voyage. Cette violence à l'endroit d'une catégorie de la population est d'autant plus choquante que l'Etat ne fait rien pour obliger les communes récalcitrantes à appliquer la loi prévoyant l'installation d'aires d'accueil dans chaque commune. Pire : à Paris, la droite fait tout pour empêcher son application.
En juin 2009, une délibération prévoyant la création de 3 aires d'accueil (dans les 12e, 15e et 16e arrondissements) a suscité un déchaînement d'agressivité et de dérapages : Pierre Lellouche allait jusqu'à comparer les Roms à des "encombrants" ou des "poubelles" dont il faudrait débarrasser les trottoirs (la vidéo est ici).
Depuis, l’UMP a multiplié les manoeuvres dilatoires : saisine du Préfet de Police pour réaliser une enquête de sûreté, interpellation du Ministre de la Défense, au prétexte qu'une des aires se situerait à proximité du futur "Pentagone a la Française".
Plus grave encore : la Préfecture contribue paradoxalement à retarder l'application de la loi. Depuis 2 ans, la Commission consultative des gens du voyage, qui rassemble la Préfecture, la Ville de Paris et les associations représentatives, n'a pas été réunie une seule fois. Coprésidée par le Maire de Paris et le Préfet de Région, cette Commission est pourtant indispensable à la réalisation concertée des aires d'accueil.
Manifestement, la droite joue à plein la stratégie du pourrissement. Elle ne cherche pas de solutions. Elle cherche des problèmes pour mieux surfer sur les peurs. Parce que cette hypocrisie n'a que trop duré, je me suis adressé aujourd’hui au Préfet afin de demander que la Commission consultative soit enfin réunie et que l'Etat, aux côtés de la Ville de Paris, contribue à faire émerger des solutions concrètes.
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