Avec Lounis Ibadioune qui passe au tribunal le 8 février pour... avoir vendu l'Huma
Visiblement, il y en a que les libertés dérangent, en ce moment. Au prétexte d’une situation économique difficile, d’une urgence politique ou d’une situation géopolitique complexe, certains n’hésitent pas à remettre en cause les libertés. Autrement dit, les libertés, c’est bon pour les pays riches et en paix – c’est pour plus tard. Je pense bien évidemment aux manifestations qu’on interdit (soutien à la Palestine, soutien aux étudiants grecs), mais aussi au harcèlement dont le DAL est victime, à la convocation au tribunal de Lounis Ibadioune (avec moi, aux vœux du groupe communiste, sur la photo), , pour « vente à la sauvette » de l’Humanité, à la condamnation d’un militant de RESF pour « outrage », à celle des salariés en grève de la Halle Saint-Pierre pour « entrave à la liberté du commerce », aux pressions sur la presse en général (et sur l’audiovisuel en particulier), aux fichages de toute nature, ou encore à cette demande du Préfet de Seine-Saint-Denis au Maire de Stains de surseoir à la décision de son conseil municipal d’élever Marwan Barghouti au rang de citoyen d’honneur.
Ce qu’on voit aujourd’hui, en France, c’est le développement d’une argumentation liberticide et dangereuse qui rappelle malheureusement à la fois celle de l’Etat fédéral américain après le 11 septembre, et celle de certains Etats autoritaires qui remettent les libertés aux calendes grecques sous prétexte de pragmatisme économique et de nécessité politique. Quand on nous dit que ce n’est pas le moment de manifester ou de s’exprimer, cela veut dire que finalement la liberté ne pèse pas grand-chose face à la Realpolitik. C’est la continuation par d’autres moyens de ce discours que nous avons subi pendant des années qui disait que la politique, c’était fini, que maintenant seule l’économie ou la science devait décider de notre avenir. La rhétorique infâme et anti-démocratique qui dit qu’il n’y a pas plusieurs solutions, plusieurs réponses à un problème, mais qu’il n’y en a qu’un(e) : le (la) bon(ne). Tony Blair a dit ce genre de choses, Nicolas Sarkozy adore le citer et le répéter. C’est quand l’hypocrisie du « il n’y a qu’à » se transforme en diktat du « il faut que ».
Le plus ironique – à moins que ce ne soit un motif d’espoir – c’est que nous entendons ce genre de chose au moment où, de l’autre côté de l’Atlantique, Barack Obama vient d’être élu. Après 8 ans de décisions politiques ridicules et autoritaires, les Américains ont élu l’homme qui leur a dit « Yes, we can ». Celui qui ne nous dit pas « non », qui ne nous dit pas « les caisses sont vides », mais qui dit « oui », qui dit « nous ». En fait, l’homme qui affirme que la politique peut encore quelque chose. Peut beaucoup. Qu’elle peut changer le monde (c’est le sens de cet autre leitmotiv d’Obama « we need a change »). Alors bien sûr, en ce qui concerne Obama et les Américains, c’est un bel espoir mais nous attendons tous de voir si le bel espoir va donner quelque chose. C’est le sens du vote et de sa campagne. Mais voyons ce que le nouveau Président des Etats-Unis fera, lui. Ne soyons pas béats, ni naïfs.
Mais c’est pour cela qu’aujourd’hui, il faut se mobiliser pour les libertés. C’est une urgence. C’est la mienne.
merci pour ce joli article :) la palestine est le seul pays arabe ou le taux d'analphabetisme et trop bas et ce pays a donné de très iminent intrelectuels arabe faut trouvé une solution a ce conflit n'oublions que nous sommes tous les descendant d'adam et eve :)
Rédigé par : paix | 15 juillet 2009 à 18:59