Jeudi soir, je me suis rendu à la réunion de concertation de la cité Charles Hermite, organisée par la mairie du 18ème arrondissement. Tous les élus étaient conviés pour discuter avec les habitants de la vie dans ce quartier de la porte d’Aubervilliers. Beaucoup de monde avait répondu à l’appel – et la discussion s’est longtemps poursuivie à bâtons rompus sur les sujets les plus divers : chômage, précarité, sécurité… Pendant quelques heures, on a parlé vie quotidienne.
On parle de tout, donc – en fait, on parle surtout de sécurité. Et ce qui se dit est très contradictoire. Il y a ceux qui disent qu’on manque de policiers, qu’il faudrait des caméras partout, que le GPIS est aux abonnés absent. Il y a cette femme qui n’en peut plus de se faire insulter quand elle sort de chez elle, qui peste contre le laxisme généralisé. Et puis, il y en a (les mêmes parfois) qui profitent de la présence du commissaire pour l’interpeller sur le comportement de ses troupes, au comportement parfois expéditif…
Quand on écoute les habitants de la cité, on entend comme une basse continue qui nous rappelle à notre devoir d’élu. Il n’y a pas de réponse qui tienne sur le long terme sans discours politique fort qui redonne de l’espoir dans ces quartiers, qui fasse naître un espace commun et recrée de l’unité. Car c’est cela qui manque. La politique n’est pas un exercice compassionnel du détail. Il faut écouter, toujours écouter, encore écouter. Et puis, il faut parler, proposer, donner du sens. Parce que nous vivons ensemble – et qu’il ne s’agit pas de satisfaire chacun d’entre nous, les uns après les autres. Non, c’est impossible. Il s’agit de nous rendre le goût d’une vie commune et harmonieuse, dans le respect de tous.
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