Je vais finir par croire qu’ils sont sourds chez JC Decaux. Voilà un an qu’on leur répète que les salariés de Cyclocity (i.e. Vélib’) sont sous-payés, exploités et que leurs conditions de travail sont particulièrement pénibles. Depuis un an, ce sont toujours les mêmes silhouettes fatiguées de soutiers du deux roues, qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, occupés à entretenir les vélos des parisiens. Et tout cela pour quoi ? Pour des horaires décalés, des contrats précaires et à peine 700 euros par mois. Cela vous dit quelque chose, Messieurs Decaux & Decaux (car les deux co-présidents sont les deux fils du fondateur) ? Ces gens travaillent pour vous…
Dans une dizaine de jours, je déposerai un vœu au Conseil de Paris. Depuis le début, les élus communistes sont auprès de ces hommes et ces femmes de l’ombre (et de la rustine). Demain matin, encore une fois, nous serons là, à leurs côtés, sur le parvis de l’Hôtel de Ville. C’est qu’ils font partie de cette nouvelle génération de précaires, de ces masses de travailleurs pauvres considérés par une société de marché agonisante comme la première variable d’ajustement – et le dernier moyen de maintenir leurs marges. Ce sont les mêmes, ailleurs, à qui on propose les ouvertures de nuit, le travail le dimanche ou des contrats de travail léonins. Les chiffres du chômage remontent, les caisses sont vides, c’est la crise : on n’a plus le choix. Avec les compliments de la société JC Decaux dont on a le bonheur d’apprendre, ce 4 novembre dernier, que le chiffre d’affaire est en hausse et que la croissance interne est « solide ». La crise, vous dites ? Cyclocity ? Des salariés : où ça ? Décidément, ils doivent être sourds.
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