La question aujourd’hui est celle de la tribune ou de la caisse de résonance que l’on offre sous des prétextes artistiques à une idéologie détestable et dangereuse. Force est de constater que ce n'est pas la première fois que l'Elysée Montmartre fait le choix de programmer des chanteurs ouvertement homophobes. Le 13 juillet dernier, il s’agissait du chanteur Capleton, également auteur de chansons appelant au meurtre des homosexuels, puis le 26 septembre prochain, Vybz Kartel, un autre chanteur violemment homophobe.
Le 21 août dernier, Sizzla devait se produire à Palavas-les-Flots. La mobilisation d’associations LGBT, en particulier de Tjenbé Rèd, a permis d'obtenir l’annulation de ce concert. Ce qui vaut là-bas doit valoir à Paris. Tout doit être fait pour empêcher qu'un tel concert ait lieu dans la capitale. Il serait inconcevable d’entendre par exemple cette réponse que Sizzla faisait en 2004 à la campagne « Stop Murder Music »: « Rastaman don’t apologize to no battybwoy...Shoot dem inna dem head, dem too fuckin nasty » (Les Rastas ne vont pas faire d’excuse aux pédés…Mets leur une balle dans la tête à ces sales pervers) ou encore « The battybwoy brain's gonna go spread out'» (La cervelle des pédés va gicler).
Quelque soit le rythme dont on l’habille, la haine reste la haine.
Bonjour Ian, qualifié Sizzla de chanteur "reggae homophobe" est extrêmement réducteur et particulièrement faux. Si il est vrai que par le passé certains textes ont été hostiles aux homosexuels, Sizzla a signé le reggae compasssionate act et s'est engagé à ne plus chanter de chanson homophobe en europe et dans le monde. Il serait de bon ton de rappeler que l'homosexualité est innterdite en Jamaique pour replacer les paroles des chanteurs dans le contexte du payx. L'association Tjenbé Red est coutumière des demandes d'interdiction de concert qui semble être leur unique moyen de promotion Garancce Reggae Festival, Palavas les Flots, Capleton à Paris etc..). Des membres de l'association ont assistés plusieurs fois à des concerts de Sizzla à Montreuil et à l'Elysée-Montmartre et n'ont observé à ce moment là aucun propos homophobes durant le concert.
Il est véritablement triste que des artistes qui pronent l'égalité, l'unité et l'amour (Love Peace and Unity...) ne puissent s'exprimer en France au bénéfice d'actions de promotion d'associations en manque de visibilité médiatique !. Je vous incite tous à écouter les titres de Sizzla (Guide Over Us, Good Ways....) pour juger par vous même la véritable nature des propos tenus par Sizzla et les autres artistes nu-roots qui portent un message de Reggae Conscient et dénoncent la corruption et l'oppression des minorités pauvres de Jamaique.
Rédigé par : François | 11 septembre 2010 à 08:23
Que l'homosexualité soit interdite en Jamaïque, OK.... Est-ce que cela autorise un chanteur à appeler au meurtre des gays?
Même s'il s'est engagé à ne plus le faire en France et dans le monde.....
Lorsque Sardou chantait je suis pour (la peine de mort), elle existait en France et avait ses adversaires et cette chanson était vraiment pourrie!
L'excision n'est pas interdite en Afrique et Tiken Jah Fakoly chante Non à l'excision, cela s'appelle du courage, de l'intelligence.
Je crois que le mieux pour ce mec qui se produit à l'Élysée Montmartre c'est d'oublier son nom mais peut-être se mêler davantage de la programmation musicale de l'Élysée Montmartre pour que d'éventuelles subventions publiques ne servent pas à promouvoir des propos homophobes ou racistes ou....
Il y a plusieurs façons, en France aussi, de dénoncer la misère, celle qui se bat contre les exploiteurs et celle qui cherche des boucs émissaires au travers des populations immigrées.
Une prise de conscience de la corruption et de l'oppression ne peut servir à justifier des propos homophobes!
Rédigé par : Nicole Maréchal-Hougnon | 11 septembre 2010 à 14:28
Merci à toi, Ian ! On est tellement mieux entre Blancs démocrates et bien-pensants ! J'en suis sûr, cette interdiction va complètement révolutionner la condition des gays en Jamaïque !
Au fait, les rappeurs français qui "niquent la police", faut les interdire aussi ? Ou alors on a le droit de casser du flic, pas du pédé ?
Rédigé par : Rastignac | 14 septembre 2010 à 11:13
Bonjour,
Il convient de rappeler que la campagne internationale Stop Murder Music (SMM) est strictement régulée et coordonnée par l’association jamaïcaine J-Flag (Jamaica Forum for Lesbians, Allsexuals & Gays). À priori, cette association composée de personnes de couleur, homosexuelles, vivant en Jamaïque, et comptant parmi ses anciens membres ou proches des personnes sauvagement assassinées en Jamaïque en raison de leur homosexualité, sait ce qu’il faut faire pour améliorer la condition des personnes de couleur homosexuelles vivant en Jamaïque. L’argument selon lequel il faudrait s’abstenir, en tant que Blanc européen, de relayer la campagne SMM est donc inopérant. Il est par ailleurs spécieux et contraire à l’universalité des droits humains. Faudrait-il s’interdire, par exemple, de manifester contre une réforme des retraites au motif que l’on a moins de 60 ans ? Contre les violences faites aux femmes, au motif que l’on serait un homme ? On pourrait multiplier les exemples.
Par ailleurs, rectifions quelques erreurs, j’en suis certain fortuites :
Sizzla a nié avoir signé le Reggae Compassionate Act (RCA) et l’a par ailleurs régulièrement violé ;
Sizzla n’a pas seulement interprété «certains textes hostiles aux homosexuels», il a ouvertement appelé à les exécuter ;
Certains actes sexuels entre personnes de même sexe sont punis par la loi en Jamaïque, pour autant la loi ne légitime aucun appel au meurtre à leur encontre ;
Tjenbé Rèd ne demande pas l’interdiction de concerts mais appelle les artistes concernés à signer le RCA (elle vient d’ailleurs d’obtenir la signature de Vybz Kartel) et mobilise sinon l’opinion publique par les moyens démocratiques placés à la disposition de chacune et chacun ;
Nous n’avons assisté qu’à deux concerts d’artistes concernés, en Bretagne et à Nancy (non à Montreuil et Paris, comme indiqué fautivement) ;
La campagne SMM n’a pas pour objet de protéger les délicates oreilles européennes mais de lutter contre les meurtres homophobes aux Antilles et singulièrement en Jamaïque ;
Les artistes suivis par la campagne SMM ne prônent pas exactement l’égalité ni l’amour au vu des textes sanglants de leurs appels au meurtre des personnes LGBT (lesbiennes, gaies, bi & trans), sans parler de leur vision parfois réductrice des femmes ou des personnes européennes (il est d’ailleurs étrange que les appels au meurtre des Blancs qu’ils profèrent parfois en Jamaïque ne soient pas à leur répertoire en Europe dans leurs concerts à 30 euros la place... aucune motivation pécuniaire n’étant bien sûr à rechercher puisqu’ils seraient de purs archanges de l’amour universel) ;
Heureusement, bien d’autres artistes jamaïcainEs portent un authentique message de révolte sociale et de solidarité sans ressentir le besoin d’y adjoindre un message de discrimination et d’appel au zigouillage.
Cordialement,
David Auerbach Chiffrin, président de Tjenbé Rèd
http://www.tjenbered.fr/
Rédigé par : David Auerbach Chiffrin, président de Tjenbé Rèd | 23 septembre 2010 à 14:28
Je comprends tout à fait.
Rédigé par : Chat | 02 novembre 2010 à 21:31