Enfin ! Il y a tout juste un an, j'intervenais en Conseil de Paris pour demander la mise en place d'une campagne de prévention sur les dangers liés à l'usage de crèmes éclaircissantes qui font des ravages dans le 18ème arrondissement, notamment. Un mois plus tard, dans le cadre du vote du budget 2009, je faisais voter un amendement budgétaire afin d'y consacrer 30 000 euros. Cette campagne débutera mercredi prochain. Il aura donc fallu un an quasiment jour pour jour pour que la Ville de Paris lance ce projet.
Trop longtemps, on a laissé ce trafic prospérer dans l'indifférence générale. Il a fallu que certains s'acharnent pour alerter sur l'usage de ces produits. Je pense notamment à Isabelle Managa, présidente de l'association Label Beauté Noire, qui a mené ce combat toute seule pendant des années.
Mardi 3 novembre, à 18 h, à l'Hôtel de Ville, j'aurai l'occasion de débattre avec elle et avec bien d'autres - Patrick Lozès, président du CRAN, Pap Ndiaye, Maître de Conférences à l'EHESS, Eunyce Barber notamment. Ensemble, nous aborderons les enjeux liés à l'usage des crèmes éclaircissantes.
N'hésitez pas à venir, vous êtes les bienvenus ! (inscriptions au 01 42 76 57 68).
Il était temps que cette campagne soit lancée! J'espère sincèrementq qu'elle sera suivi d'autres actions de ce genre et que peut être les industries cosmétiques cesseont de mettre en avant des femmes avec le teints "décoloréesé informatoquement (pub de Beyoncé pour L'oréal par exemple).
Cette campagne est sera aussi l'occasion "d'éduquer" les femmes noires et de les ensibiliser aux dangers auxquels elle s'exposent!!!
Merci pour cette initiative!
Rédigé par : Moun | 09 novembre 2009 à 13:25
Bravo pour cette initiative et cet engagement, mais d’abord et avant tout comment tous ces produits illicites peuvent-ils être vendus en France au vu et au su de tout le monde en toute impunité?
En tant que femme noire j'avoue qu'il m'est pénible d'entendre toujours parler de notre prétendue tendance irrépressible à utiliser des éclaircissants. Une fois de plus, nous sommes marginalisées, infantilisées. Cette idée que nous passons notre temps à vouloir nier notre couleur, à la modifier au péril de notre santé renforce un ostracisme déjà considérable.
Je suis également surprise par le chiffre avancé d'une femme sur 5 en région parisienne! D'où viennent ces statistiques ?
Je travaille dans le domaine de la Beauté Noire et Métissée depuis bientôt 10 ans dans l'une des sociétés pionnières de ce secteur. L'action du Label Beauté Noire est formidable mais il ne faut pas oublier que de nombreuses petites structures (salons, magasins sérieux, sites web…) oeuvrent en silence dans ce domaine depuis longtemps dans un désintérêt général absolu.
Nous répondons à plusieurs milliers d'émails, de courriers et d'appels par mois et beaucoup d'entre eux concernent les produits éclaircissants, unifiants les anti-taches mais aussi les défrisants. Les questions de nos clientes sont pleines de bon sens et leur souci principal n'est absolument pas de changer de couleur! Notre constat est surtout un manque d'information sur les spécificités des peaux noires, des cheveux crépus.
De même que la peau blanche exposée au soleil bronze, brunit ou brûle, la peau noire est sujette aux désordres de la pigmentation. Nous sommes toutes confrontées à ce problème réel. Boutons, écorchures, piqûres d’insecte entraînent une surproduction de mélanine et l’apparition de taches foncées.
Parce que certaines, mal dans leur peau, cherchent à s’éclaircir, au détriment de leur santé, et parce que certaines sociétés sans scrupules bâtissent leur prospérité en fabriquant des produits dangereux pour vendre un rêve inaccessible face à ce mal- être, doit-on pour autant refuser d’aborder avec des solutions efficaces et fiables le problème réel et banal au possible des taches sur les peaux pigmentées ?
Le danger de cette campagne, c'est celui de l'arbre qui cache la forêt. A vouloir nier la réalité d’un besoin réel, on marginalise et on « ghettoise » il faudrait apporter une réponse sérieuse, avec des formulations contrôlées et de qualité. En criant au déni de couleur, on pousse les femmes qui n’ont que le souci esthétique et inoffensif de réduire une tache cutanée proposées par des officines douteuses parce qu'elles n'auront plus le courage de se présenter dans une pharmacie ou un commerce classique de peur d'être jugées...
Rédigé par : Nyanka | 13 novembre 2009 à 16:33