Il y a de cela quelques semaines, je suis allé voir le dernier film de Jean-Luc Godard. Dans l'Humanité Dimanche, j'ai publié un petit extrait de mes enthousiasmes - dont voici la version intégrale...
Ce qui saute aux yeux (et aux oreilles) dès les premières minutes, c’est le rythme décomposé et lancinant, le découpage par allusions et par associations d’idées, et l’apparente absence de récit ou de fil conducteur, au sens classique du terme. L’amateur de Jean-Luc Godard ou le critique de cinéma y reconnaissent le style et la voix de ses derniers films. En revanche, le militant, l’élu, l’homme ou la femme d’engagement, sont déroutés par ce refus du storytelling, si tentant et si courant dès que l’on parle de politique, aujourd’hui. Le discours public est contaminé par l’intrigue (dans tous les sens du terme), au moins autant que ne l’est pas ce long-métrage.