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02 septembre 2008

Commentaires

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PJ

Ian,

Que la culture trotskyste soit différente de la tienne c'est un fait. En faire un argument sous jacent pour éviter le débat ne me parait pas très honnête. Ton propos à l’égard du NPA est très sévère. Il me parait injuste.

1- le NPA ne ressemble pas à la LCR.
On ne passe pas d’une organisation de 3000 militants à une autre qui en compte près de 9 000 sans que cela modifie la culture politique de cette organisation. Je t’invite par ailleurs à lire l’enquête de Florence Joshua (sociologue) sur les « entrants » au NPA (à lire dans la revue Mouvements). On y retrouve des communistes, des militants qui ont fait l’expérience des candidatures unitaires, puis Bové, des altermondialistes, des socialistes, des militants associatifs – notamment issus des quartiers populaires, certains même n’ont pas ou peu d’expérience politique. Et surtout il y avait des jeunes. Beaucoup de jeunes ! Dieu que ça fait du bien... Sur les 1 400 participants aux Universités d’Eté de la LCR (contre 400 faut-il le rappeler aux universités d’été du PC) plus de 40% n’étaient pas militants de la LCR. C’est énorme. A l’occasion des journées nationales du NPA des 28 et 29 juin, 2/3 des représentants n’étaient pas issus des rangs de la LCR. La marge de manoeuvre des cadres de la LCR apparait donc de ce point de vue très relative...

2- Il est faux de dire que le NPA ne veut pas participer au pouvoir. Je trouve par ailleurs que le débat est mal posé car ce n’est pas tant la participation au pouvoir qui est en question mais bien les conditions de cette participation.

Il y a dans le processus de construction de ce nouveau parti (dont le nom est provisoire) l’acceptation d’une société nouvelle. L’analyse politique et sociale de la société a évolué. Le rapport aux institutions et au pouvoir est en débat. La majorité des « entrants » au NPA s’inscrivent sur une ligne d’ouverture (volonté de dépasser les seuls « héros du quotidien »), avec en tête la construction d’un grand parti de transformation sociale capable de rivaliser avec le PS, voire à terme d’imposer un rapport de force différent que celui que l’on connait à gauche. Aussi, nombreux sont ceux à penser aux européennes de 2009. Faire de la dynamique de 2005 un atout pour porter un projet politique européen en positif m’apparait essentiel. Dire en positif ce que nous avons porté tous ensemble en 2005 est nécessaire. C’est pourquoi il appartient aussi aux communistes de réfléchir avec le NPA à un cadre politique commun en vue des européennes.

Aussi, j’aimerais connaitre ta position sur la décision de Marie-George Buffet d’accepter la main tendue de François Hollande pour réinventer le projet de toute la gauche ?

Ian

Bonjour,

Et merci pour ce long et beau commentaire. Pour répondre, quelques précisions...

La culture trotskiste ne m'est pas du tout étrangère. Je baigne depuis toujours (voir plus) dans la culture trotskiste de mes parents, tous les deux permanents à "Rouge" à la grande époque. Enfant, j'ai sauté sur les genoux d'Alain Krivine comme d'Edwy Pleynel (je suppose que ce dernier l'a un peu oublié, comme tout ce qui appartient à cette période-là de sa vie). C'est justement fort de cette connaissance de la culture trotskiste, tu le devines, que j'ai choisi de m'engager auprès du Parti Communiste... ;)

Tu trouves mon commentaire sur le NPA trop sévère. Ce n'était pas mon intention et je ne pense pas l'avoir été. Je reconnais en effet à ses fondateurs d'avoir eu l'intelligence d'une initiative politique après la présidentielle. Dans le climat ambiant, je trouve logique que le NPA rencontre un certain succès. Pour le reste, je ne rentrerai pas dans la bataille des chiffres, c'est toujours dérisoire. Et puis, je préfère me réjouir d'être de ces 500 000 personnes qui vont se retrouver à la Fête de l'Humanité dans une dizaine de jours.

En ce qui concerne "l'acceptation d'une société nouvelle" dont tu parles, j'avoue que si le périmètre de rassemblement du NPA se définit par le souhait d'une nouvelle société, beaucoup de gens risquent d'être d'accord (bien que cela rappelle les mots de Chaban-Delmas, autres temps, autres moeurs). Plus sérieusement, je crois que la gauche remporte des victoires quand un mouvement social fort s'appuie sur une construction politique qui le représente. Ce sont les succès de 1936 ou de 1945. Ce sont les deux pieds qui font avancer la gauche. En 1968, il manquait le pied politique, en 1981, le pied social. Et je crois qu'à force de sauter à cloche-pied, on se casse la figure... Je ne ferai pas de procès d'intention au NPA en train de s'inventer, mais je ne vois pas aujourd'hui le NPA dans cette construction politique-là. Le NPA reste en effet accroché, pour l'instant, à cette théorie des deux gauches qui ne se parlent pas et qui se détestent. Je suis convaincu, bien sûr, qu'il existent des sensibilités différentes et qu'il faut inverser le rapport de force qui prédomine aujourd'hui à gauche. Mais cela ne se fera pas sans le PS.

En ce qui concerne la main tendue de François Hollande à Marie-Georges Buffet, je trouve légitime que les forces de gauche débattent entre elles. Ce qui me choquerait, ce serait de trouver des accords en douce et de parler à voix basse. Je trouve que le NPA devrait participer à ces discussions s'il veut réinventer la gauche. C'est en se parlant que ces fameuses deux gauches sauront avancer et convaincre.

Quant au cadre politique commun entre le NPA et les communistes en vue des européennes, encore une fois, à partir du moment où le dialogue s'engage, on doit considérer que tout est possible...

Et encore une fois, merci pour ton commentaire.

morel roger

la rencontre des parti de gauche a ete une bonne chose , mais quel en est aujourd'hui le resultat , la situatio acuel est catastrophique et la reaction politique de gauche est tres faible et meme beaucoup absente

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