Le blog de Ian Brossat

« L’action de la Ville de Paris en direction des LGBT a changé du tout au tout par rapport à la gestion de la droite »

Hier, je répondais aux questions des internautes sur yagg.com. En voici l'intégralité...

modérateur: Bonjour. Le chat va commencer dans quelques minutes… Nous sommes ravi-e-s d’accueillir Ian Brossat, président du groupe communiste au Conseil de Paris.

Ian Brossat: Bonjour, Je suis ravi de participer à ce chat d’autant que je suis un visiteur régulier de Yagg.

Gabs: Pouvez-vous nous éclairer sur la position officielle du Parti communiste en matière d’égalité des droits des homosexuels en France et plus particulièrement en ce qui concerne l’homoparentalité. En effet je travaille dans une collectivité territoriale dirigée par une équipe communiste et en tant que futur parent social, je n’ai pas obtenu à ce jour l’accès aux 11 jours du congé « paternité ».

Ian Brossat: Le Parti communiste est favorable au mariage pour tous les couples. C’est une position qui a été rappelée par Marie-George Buffet dans une proposition de loi qu’elle a déposée à l’Assemblée nationale et nous sommes évidemment favorables à l’adoption pour tous les couples et donc pour les couples homos notamment. Et ces deux propositions figureront dans le programme du Front de Gauche aux élections présidentielles et législatives l’année prochaine.

 

Enfin, une place Louis Aragon à Paris

J’aime beaucoup Louis Aragon. Non seulement la figure d’intellectuel engagé, de fondateur des Lettres Françaises, de poète populaire ou de résistant, mais aussi le romancier, celui d’Aurélien, notamment. Les élus communistes ont plusieurs fois demandé que la Ville détermine une rue ou une place qui porte son nom. En 2004, puis en 2009. Car aussi étrange que cela puisse paraître, quand on sait l’importance de Paris dans son œuvre (ainsi Le Paysan de Paris, Les beaux quartiers, et – encore une fois – Aurélien), Louis Aragon n’était pas inscrit dans la toponymie de la capitale. Aujourd’hui, vingt-neuf ans après sa mort, cette absence prend fin. La commission de dénomination a en effet choisi l’extrémité nord-ouest de l’Île Saint-Louis (quand le quai de Bourbon fait un coude) pour future place Louis Aragon. Juste sous les fenêtres d’Aurélien si l’on veut. Un juste retour des choses.

Christian Mode : un patron aux abonnés absents

Certains patrons réclament que leurs employés s’investissent toujours plus dans l’entreprise. Malheureusement, parfois, c’est eux qui ont une curieuse conception de leur propre investissement – et de leurs responsabilités. Pour l’exemple, donc : soit l’entreprise Christian Mode, PME textile de treize salariés dans le 18^e arrondissement. Rien que de très banal. En novembre, un incendie ravage ses locaux – et c’est à ce moment-là que les choses dérapent.

Depuis novembre, en effet, les treize salariés de l’entreprise n’ont pas été payés. Mieux, ils ont reçu une convocation à un entretien préalable à leur licenciement, pour « faute grave ». Autrement dit : l’entreprise leur fait payer la facture de l’incendie.

Mais le 14 février, date dudit entretient préalable (fixé dans une brasserie voisine – on aura tout vu), si les salariés sont là, la direction ne se présente pas. Au ridicule, elle ajoute le mépris. Au référé déposé aux prud’hommes par deux des employés, le 16 février, elle persiste : la chaise patronale reste vide. Lâcheté ? Irresponsabilité ? Patron voyou ? En tout cas, la direction s’en lave les mains.

D’ailleurs, elle ne répond même plus au téléphone.

Loi SRU : rendre inéligibles les maires délinquants

La Fondation Abbé-Pierre vient de publier son seizième rapport. A n’en pas douter, le gouvernement nous gratifiera dans les heures qui suivent, comme il en a l’habitude, de quelques larmes de crocodiles et d’une bonne dose d’autosatisfaction. Il y a quelques semaines, Benoist Apparu allait jusqu’à saluer les résultats obtenus dans le combat contre le mal logement grâce à l’application de la loi SRU prévoyant 20% de logements sociaux dans chaque commune. Cet hommage a de quoi faire sourire lorsqu’on se souvient des cris d’orfraie des parlementaires de droite qui s’y sont opposé à l’époque avec une rare véhémence. Il s’apparente surtout à une forme de double langage au regard des trésors de créativité déployés par les élus UMP, à l’échelle des communes, pour éviter que la loi ne s’applique sur leur territoire. En vérité, il s’agit d’un combat que la droite n’a jamais abandonné depuis le vote de la loi, en 2000. La suite sur le site de Mediapart

Quand la droite parisienne a honte de son chef...

Je vous ai déjà longuement parlé ici de notre combat contre les nouveaux héliports que le gouvernement veut installer à Paris, sous la pression des élus UMP du 15è qui veulent nous faire cadeau des nuisances qui sévissent sur leur territoire. C'est un feuilleton qui n'en finit pas. Deux sites sont à l'étude : Porte d'Aubervilliers (18è-19è) et Bercy-Charenton (12è). Hier, mon ami et camarade Nicolas Bonnet, adjoint au Maire, présentait un voeu au Conseil d'arrondissement du 12è pour s'y opposer. La droite du 12è était bien embêtée. Elle s'est dite prête à le voter... à condition que soit retirée du voeu une citation pourtant authentique de Jean-François Lamour exposant les multiples avantages de cette installation ! C'est à croire que la droite parisienne a honte de son chef. A vrai dire, on les comprend...

Du procès des agresseurs de Bruno Wiel au débat sur le mariage homo

Je n'ai pas été un blogueur très assidu ces derniers jours. L'emploi du temps de cette semaine ne m'a pas vraiment donné le temps de souffler. Je profite néanmoins de quelques minutes de répit pour revenir sur l'actualité du jour. Etrange coïncidence. Alors que le procès des agresseurs de Bruno Wiel s'achève, le Conseil constitutionnel devait se prononcer ce matin sur le mariage homo. Soyons honnêtes : l'appréciation négative du Conseil constitutionnel n'est pas une surprise. Elle n'en est pas affligeante. Elle vient confirmer l’interdiction de se marier faite par le Code civil aux personnes de même sexe. Elle entérine une inégalité devant la loi. La France conserve ainsi son bonnet d’âne en ce qui concerne l’accès au droit de se marier pour les personnes de même sexe, alors même que de nombreux pays en Europe ont remédié depuis longtemps à cette inégalité de droits.

On me rétorquera peut-être que cela na pas grand chose à voir avec le procès de Bruno Wiel, ce jeune homme  laissé pour mort par ses six tortionnaires. Je suis pourtant convaincu du contraire. Tant que la législation continue de discriminer, tant qu'elle autorise aux uns ce qu'elle refuse aux autres, tant que l'homophobie sera inscrite dans le marbre de la loi, nous continuerons d'assister, impuissants, à des drames de ce type. Au législateur de donner l'exemple en instituant l'égalité des droits pour tous.

La réponse de Jean-François Lamour et Philippe Goujon

En réponse à mon courrier invitant les élus UMP à visiter le Nord de Paris, le Maire du quinzième et le Président du groupe UMPPA se fendent d'une lettre peu amène. Je sens que ce n'est pas cette fois que je leur ferai franchir la Seine...

 

Modeste proposition à Jean-François Lamour et Philippe Goujon

Je vous ai parlé hier de ce merveilleux courrier envoyé par les députés UMP du 15ème à leurs électeurs affirmant que la Porte d'Aubervilliers est dépourvue d'habitants et donc parfaitement apte à accueillir un nouvel héliport. Vous trouverez ci-dessous le courrier que je leur ai adressé.

 

Quand Lamour et Goujon font disparaître les habitants des portes de Paris

Je n’ai pas l’habitude de vous exposer ici la prose de nos adversaires. Il arrive pourtant qu’elle mérite quelque attention. En voici un exemple saisissant avec ce courrier en date du 11 janvier, signé de la main des députés UMP Philippe Goujon et Jean-François Lamour, adressé aux habitants du 15^ème arrondissement, où ils sont tous les deux élus.

 

 

Petit retour en arrière : en décembre dernier, le Conseil de Paris avait adopté un vœu rejetant les projets gouvernementaux visant à créer 2 nouveaux héliports dans les secteurs de la Porte d’Aubervilliers (18^ème) et de Bercy-Charenton (12^ème). Il faisait suite à une motion du Conseil d’arrondissement du 18^ème adoptée à l’unanimité portant la même revendication. Les habitants de ces quartiers subissent déjà assez de nuisances. Il n’est sans doute pas utile de leur en ajouter.

C’était sans compter avec nos deux élus du 15^ème. Eux n’ont qu’une priorité : ils ont promis à leurs électeurs de reporter les nuisances occasionnées par l’héliport d’Issy-Paris sur d'autres Parisiens. Et les voilà donc qui partent en campagne en faisant distribuer une lettre aux habitants de leur arrondissement pour s’élever contre la décision des Conseillers de Paris. Ils poussent même le bouchon un peu plus loin en promettant de « poursuivre avec détermination [leur] action pour que le processus d’implantation de nouvelles plateformes aboutisse enfin ».

Ne reculant devant rien, ils vont jusqu’à affirmer que ces quartiers de la Porte d’Aubervilliers et de Bercy Charenton sont « dépourvus d’habitants ». 

Je suis certain que lesdits habitants qui n’existent pas apprécieront.

Messieurs Goujon et Lamour font néanmoins preuve d’une certaine cohérence puisqu’ils observent toujours la même logique de discrimination géographique. Ce qui les dérange n’a pas sa place dans le quinzième. Dans le nord et l’est : oui. Il y a de bons Parisiens – et de moins bons. Ceux dont le confort est précieux, et les autres. On comprend qu’ils n’écrivent qu’aux habitants du quinzième.

Pour Bruno Wiel

C'était en juillet 2006. Cela fait plus de quatre ans et pourtant chacun garde en mémoire la violence inouïe dont fut victime Bruno Wiel. Il avait été laissé pour mort par ses six agresseurs. Ils avaient pris sa tête pour un "ballon de football". Le procès s’ouvre aujourd'hui devant la Cour d’assises du Val de Marne.

A l'ouverture de ce procès, je pense très fort à Bruno Wiel.

Ce drame nous rappelle la nécessité absolue de redoubler d’efforts pour combattre la banalisation de l’homophobie. Notre dispositif judiciaire doit aller plus loin, notamment dans la pénalisation des propos homophobes dont le délai de prescription n’est actuellement que de trois mois alors qu’il atteint un an pour d’autres types de discriminations.

Le procès des agresseurs de Bruno Wiel doit être l’occasion de dénoncer avec la plus grande fermeté toutes les discriminations touchant l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Pour que plus personne n'ait à subir ce que Bruno Wiel a subi.