Le cas de Christian Vanneste et de sa croisade homophobe s’enrichit à mesure de ses provocations et de ses déclarations – dont la dernière est disponible sur le site d’inspiration catholique www.libertepolitique.com. Son argumentaire se précise, didactique, cultivant une caricature de discours intellectuel qui en rappelle d’autres, particulièrement nauséabonds. Au prétexte d’un éloge de la « vraie » famille, celle qui a des enfants et qui en fait le plus possible, il s’attaque très violemment aux homosexuels, évoquant « la fameuse légende de [leur] déportation ». Après la simple homophobie, le négationnisme : le membre du collectif de la Droite Populaire n’a pas froid aux yeux, semble-t-il. Surtout, il choisit ses mots avec soin.
Car il les peaufine depuis longtemps. En 2005, Christian Vanneste qualifiait déjà en effet l’homosexualité de « menace pour l’humanité ». En 2009, il la liait au « narcissisme et l’individualisme rutilant de notre société ». Sur son blog, en 2010, il l’associait sans beaucoup de déguisement à la pédophilie. Au moment du rejet du projet de loi proposant de légaliser le mariage homosexuel, l’année dernière, le député du Nord affirmait que ce dernier était « une aberration anthropologique ». La posture se veut intellectuelle, raisonnable, voire scientifique, mais la haine et l’obsession sont là. Pour lui, toutes les familles ne se valent pas, comme il le dit, et il n’y a rien de comparable entre elles. Tout est là.
Christian Vanneste parle bien, et son discours parait construit et académique, enrobant ses amalgames et ses contre-vérités d’une langue impeccable et d’un sens certain de la formule. Les arguments se succèdent : économiques (la famille sans enfant contrevient à l’organisation du système des retraites), sociologiques (les homosexuels sont plus riches que la moyenne, « surreprésentés » dans la communication et la politique), philosophiques (il faut s’élever contre la culture du « moi », dont l’homosexualité, « narcissique », est révélatrice), historiques (la « légende » de la déportation des homosexuels). Ce faisant, il glisse d’un propos douteux à un amalgame, passe sans heurt – et sans se départir de son sourire – de la manipulation au négationnisme.
S’agissant des persécutions subies par les homosexuels avant et pendant le second conflit mondial, la condamnation est unanime. Le dérapage de Christian Vanneste en rappelle d’autres. L’articulation des arguments de l’élu UMP plagie en effet les vulgates antisémites, et rappelle, par son négationnisme raisonnable (qui admet la déportation des homosexuels, mais « seulement » en Allemagne), le trop fameux « détail de l’histoire » de Jean-Marie Le Pen, évoquant les chambres à gaz. Comme les antisémites avant lui, en effet, Christian Vanneste voit partout ceux qu’il combat, et surtout en politique et dans les médias.
Quelques jours après le tollé soulevé par les propos de Claude Guéant sur les civilisations, la droite française voit un autre de ses représentants flatter la France de l’obscur. Et on veut bien parier, car il n’est pas du genre à se démentir ou à se renier, que Christian Vanneste n’aura pas les mêmes protestations de bonne foi que Ministre de l’Intérieur. Pour tous ceux qui luttent contre les discriminations, ces déclarations sont une défaite et une consternation. Pour la mémoire des homosexuels déportés (français ou allemands, pour motifs d’homosexualité ou pour un autre motif, politique ou racial), c’est une insupportable insulte. L’homosexualité vue comme une « maladie » ? « Mortelle » pour la fécondité et la démographie ? Les homosexuels, des « asociaux » ?
Malgré les similitudes, ce n’est pas Christian Vanneste qui le dit, c’est Himmler en 1937. Justifiant la persécution des homosexuels, au motif classique d’un comportement « contre-nature » et d’une « rééducation » à opérer. des dizaines de milliers de personnes seront inquiétées, condamnées à la prison, ou déportées. Dans les camps de concentration, où ils portent un triangle rose, ces personnes seront constamment humiliées et très souvent torturées, parfois soumises à des expériences médicales. Tout en bas de la hiérarchie perverse des déportés, leur taux de mortalité fut l’un des plus élevés du système concentrationnaire. Et surtout longtemps passé sous silence, ce n’est qu’en 2008 qu’un mémorial sera inauguré à Berlin.
Les propos de Christian Vanneste ne relèvent pas de l’opinion. Ils s’inscrivent dans une rhétorique infernale, pseudo-scientifique et raisonnable, typique de tous les argumentaires de la haine et du bouc émissaire. A quelques mois d’élections présidentielles et législatives, les masques tombent. La motivation de celui qui considère que le Front National est « un parti comme les autres » est claire – même s’il embarrasse à la fois ses actuels partenaires et ceux avec qui il voudrait s’allier. La surenchère est évidente : en osant le négationnisme, le parlementaire franchit une étape supplémentaire. Si une chose est sûre, c’est la nécessité d’une mémoire à entretenir. Pour la dignité d’un passé autant que pour le combat contemporain contre les discriminations. Il faut relire les livres d’histoire – et ranger Christian Vanneste au rayon de ses falsificateurs.
« Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ». Ou pas. Car ce ne sera pas François Hollande. Au moment où Nicolas Sarkozy peaufine sa déclaration télévisée de candidature, demain, il n’a rien trouvé de mieux en effet que d’accorder au « Guardian » un entretien particulièrement préoccupant. Comme s’il voulait démontrer qu’entre lui et l’actuel Président de la République, la différence n’était finalement que d’une minceur de papier à cigarette. Le journal britannique ne s’y est d’ailleurs pas trompé, et titre avec sobriété : « François Hollande veut rassurer le Royaume-Uni et la City ». La finance mondiale respire mieux. Nous voilà prévenus.
Que dit François Hollande, candidat du Parti Socialiste Français, aux Britanniques et aux Français qui lisent le « Guardian » ? Car il y en a, et beaucoup, le « Guardian » n’étant pas exactement un fanzine de Grammar School, ronéotypé à 40 exemplaires.
François Hollande n’est pas « si à gauche » que les Britanniques pourraient le craindre. « La France non plus », d’ailleurs, affirme-t-il. Il n’est pas « agressif » : son programme concernant la finance n’excède en rien celui de Barack Obama. Il est dans « la continuité » de ce que pense « l’opinion publique européenne ». C’est un programme « comparable » à tous les autres candidats à la Présidentielle. Au moins, les choses sont claires : nous sommes loin du temps où il disait que « mon adversaire, c’est la finance » (de la « rhétorique de campagne » selon le « Guardian »). En trois semaines, tout change. On se demande seulement s’il se rend bien compte de la colère et de la déception de l’opinion publique française, sans parler de l’européenne, ni de la grecque.
Ce n’est pas tout. Non content de déclarer sa flamme à Tony Blair (dont, la seule erreur fut de croire que « les marchés pouvaient se réguler eux-mêmes »), le candidat du Parti Socialiste affirme à la presse britannique qu’il « n’y a plus de communistes en France » ! Rien à voir avec l’élection de François Mitterrand, quand les gens avaient « peur des chars soviétiques, place de la Concorde ». Jean-Luc Mélenchon remplit les meetings, rencontre un écho grandissant dans le pays, mais François Hollande ne s’en est pas rendu compte. Il faudrait lui rappeler qu’il n’y a pas une mairie importante, dirigée par la gauche, qui ne le soit sans les voix des électeurs communistes ou le soutien de leurs élus – mais a-t-on prévenu le candidat du Parti Socialiste ? François Hollande ne voit rien de ce qui est à sa gauche, semble-t-il, ce qui fait beaucoup. Ce qui fait même une majorité de Français, celle qui a dit « non » en 2005, mais que François Hollande ne veut pas (re-)voir.
Car pour conclure son opération « New PS », il annonce en effet qu’il ne demandera pas une « renégociation totale » des traités européens. Et surtout qu’il ne présentera rien au suffrage référendaire… Bon. Et sinon ? – Sinon, François Hollande a rassuré nos amis britanniques sur un dernier point, d’importance : il parle « anglais comme un Français, mais il le parle, lui », à la différence de son futur prédécesseur. Au moment d’entamer la dernière ligne droite avant le premier tour, la gauche n’existe plus mais le candidat socialiste parle anglais. On aurait aimé entendre autre chose.
J’ai appris hier la libération de Salah Hamouri. « Enfin » est le premier mot qui me vient à l’esprit. « Enfin », parce que l’emprisonnement de Salah n’aurait jamais dû avoir lieu. « Enfin », parce que cet emprisonnement est le couronnement honteux d’une mascarade judiciaire. « Enfin », parce que je suis allé le visiter en 2009 dans sa prison de Gilboa et qu’il m’a laissé un souvenir indélébile.
Le Tribunal militaire qui l’a jugé le 17 avril 2008, illégal au regard de l’ONU, ne disposait en effet d’aucun élément concret à charge, pas de témoignage probant contre lui, et aucune preuve de son appartenance au mouvement terroriste Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Qui plus est, il n’est pas accusé d’un attentat, ni même d’une tentative d’attentat, mais bien d’avoir eu l’intention d’en commettre contre Ovadia Yossef, chef spirituel du parti religieux d’extrême droite israélien SHASS. Délit d’intention donc. Et d'où vient cette accusation? Les services de sécurité israéliens l'auraient formellement reconnu, trois mois plus tôt, alors qu'il passait dans la rue à proximité du domicile de ce rabbin…
Le tribunal militaire lui proposera un plea bargain (marchandage de peine) selon le droit anglo-saxon qui est en cours en Israël (ancien protectorat britannique) : si Salah plaide coupable il aura 7 ans de prison, sinon, il aura 14 ans de prison. Sur les conseils de son avocate, il plaide coupable mais refuse de présenter des excuses.
Emprisonné depuis 2005, Salah sera libre dimanche prochain. Il était temps. Grand temps. Quand je suis allé lui rendre visite, Salah m’a promis qu’une fois libre, il viendrait à Paris remercier tous ceux qui l’ont soutenu. J’ai hâte qu’il soit là, avec nous, libre.
La petite phrase a fait mouche. C'est le propre des formules qui claquent et qui visent juste. En qualifiant François Hollande de « capitaine de pédalo en temps de tempête » dans un entretien au Journal du Dimanche où il dit par ailleurs une foule d'autres choses, Jean-Luc Mélenchon a entraîné une salve de réactions. Celles de plusieurs dirigeants socialistes qui, de Moscovici à Montebourg se sont empressés de répliquer, valent leur pesant d'or. Jouant les vierges effarouchées, les voilà qui s'indignent.
C'est un peu le monde à l'envers. Pendant des mois, le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon ont subi des attaques d'une violence inouïe, notamment de la part de Manuel Valls qui le qualifiait de « pire que Le Pen ». Il faut croire que l'insulte lui a valu promotion puisqu'il occupera, paraît-il, un rôle central dans la campagne du candidat socialiste. Ceux qui, à l'époque n'ont rien trouvé à y redire, poussent aujourd'hui des cris d'orfraie au moindre haussement de ton. Tout cela a quelque chose de risible tant l'indignation paraît surjouée. Elle l'est d'autant plus qu'en matière de petites phrases assassines, François Hollande n'a jamais été en reste. Jusqu'à ce qu'il décide, il est vrai, de devenir triste pour faire sérieux...
Disons le clairement : la gauche ne pourra éternellement fuir le débat de fond sur la crise et les solutions pour en sortir. Cela fait des semaines que nous avons proposé au candidat socialiste de débattre publiquement de ces questions cruciales. Les jours passent, et la réponse tarde à venir. Il semble s'être mis en mode silencieux. Il est vrai que la situation européenne a de quoi le mettre mal à l'aise. Ses petits camarades des pays voisins ne l'aident pas. Pas plus les socialistes grecs assis aux bancs du même gouvernement que l'extrême-droite, que ceux d'Italie qui applaudissent à tout rompre le fameux gouvernement de « techniciens » à la solde des financiers qui s'est juré de couper dans toutes les dépenses publiques. Est-ce cela la gauche que nous voulons ? A l'évidence, il y a matière à débat. Ces questions, on les esquive ou on les affronte. Nous avons l'ambition de faire gagner la gauche. C'est précisément pour cela que nous ne voulons pas que la gauche se laisse aller à cette pente-là. C'est ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon. Et il a mille fois raison.
Hier soir, une femme et deux enfants de 4 et 7 ans ont été grièvement blessés dans la chute d'une cabine d'ascenseur dans un immeuble HLM du XIe arrondissement de Paris. Après ce tragique accident, mes pensées vont d'abord à la famille des trois victimes.
J'avais remis, il y a maintenant un an, un rapport sur les ascenseurs au Maire de Paris. J'y avais déjà exprimé mes inquiétudes quant à l'attitude, parfois irresponsable, des ascensoristes.
Rapport final de la Mission d'information sur les ascenseurs
En cette journée anniversaire des événements du 17 octobre 1961, j’ai une pensée pour les élus communistes qui m’ont précédé sur les bancs du Conseil de Paris. Car alors que la Ville commémore aujourd’hui la répression brutale et sanglante des travailleurs algériens par les forces de police du Préfet Papon, on oublie que le 27 octobre 1961, soit dix jours plus tard, un débat extraordinaire y a été consacré au Conseil de Paris. Une petite heure à la Bibliothèque de la Ville suffit pour en relire le déroulé, particulièrement instructif. Particulièrement consternant, aussi, puisqu’on y voit un Préfet de Police tout à fait à son aise, bruyamment soutenu par la droite, des élus socialistes qui louvoient, et… seul le PCF (auquel il faut ajouter, soyons juste, un élu PSU) pour demander des comptes, accuser Papon et souhaiter que des négociations s’engagent enfin pour la paix et l’indépendance en Algérie.
A l’époque, la droite n’a pas plus de complexes qu’aujourd’hui. Ainsi Alex Marcovitch, qui ne recule devant rien, et surtout pas devant l’ignoble : « Tous ces agents de l'ennemi doivent être renvoyés du territoire métropolitain. Voici deux ans que nous demandons la possibilité de le faire. Ce qu'il nous faut, c'est très simple et très clair: l'autorisation, et suffisamment de bateaux. Le problème qui consisterait à faire couler ces bateaux ne relève pas, hélas, du conseil municipal de Paris ». Ou encore Nicole de Hauteclocque qui soutient que « des friandises ont été distribuées aux enfants »… Certaines choses ne changent décidément jamais. Maurice Papon se félicite ainsi que les manifestants n’ont pas atteint les Champs-Élysées (cette obsession des Champs-Élysées, c’est étonnant !) et les accuse d’avoir tiré les premiers ! Pas un seul blessé par balle parmi les agents de police, cependant… Les différents orateurs de droite se succèdent pour réclamer plus de moyens pour la police, verser une larme sur les pauvres travailleurs musulmans manipulés par des « meneurs » (toujours ce même argument hypocrite, également repris en cas de grève) – et refuser tout débat sur l’OAS et les « Ultras ». A cette époque, la gauche (surtout communiste), minoritaire, aura beau réclamer une enquête, il n’en sera rien : Maurice Papon ressort du Conseil de Paris aussi satisfait de lui-même et de ses « procédés » qu’il y est entré… Instructif, terriblement instructif, en effet.
Dans l'Huma de ca matin, je reviens sur les Triangles Roses, quelques jours après l'hommage rendu à Rudolf Brazda, dernier survivant connu de la déportation homosexuelle, décédé le 3 août dernier.
Avec la disparition de ses derniers témoins, la mémoire prend le risque de l’histoire. Plutôt que la quête de justice ou de reconnaissance, c’est soudain un chapitre parmi d’autres d’un livre refermé trop vite. Dans certains cas, le risque est d’autant plus grand que les détails sont mal connus et que les victimes se sont faites discrètes. Ainsi en est-il de la déportation des homosexuels par les nazis, souvent reléguée en fin de paragraphe, en conclusion de la longue énumération des ignominies et des persécutions du régime hitlérien. Le 28 septembre dernier, à l’église Saint-Roch à Paris, qui abrite la Chapelle de la Déportation, un hommage était rendu à son dernier survivant connu, Rudolf Brazda, décédé le 3 août dernier. Avec lui, se tait la voix de ceux qui ont longtemps préféré le silence à la confession de l’horreur.
Dans les années 20, l’Allemagne, et notamment Berlin, représentent pour beaucoup d’homosexuels européens, un espace de liberté exceptionnel. Si la loi punit l’homosexualité de prison, en vertu du tristement fameux paragraphe 175 de l’ancien code pénal allemand (qui ne sera modifié qu’en 1969, puis définitivement abrogé en 1994), une indéniable tolérance est de mise, à laquelle les nazis mettront fin dès leur prise du pouvoir. Les organisations et les associations sont dissoutes dès 1933, les bars et les lieux de rencontre ferment, et la Gestapo constitue dès sa création un fichier dédié à ceux qui contreviennent à la « normalité sexuelle » allemande. Pour les idéologues du régime, l’enjeu n’est pas moral – ou pas explicitement. Mais rationnel – au sens de cette rationalité du mal qui caractérise le régime en place.
L’homosexualité est vue comme une « maladie » ou une « peste » (selon les termes employés par Himmler dès 1937), mortelle pour la fécondité et la démographie allemande. En ce sens, ce sont des asociaux aux yeux du nouvel Etat hitlérien, qui reprend les termes d’une homophobie apocalyptique – toujours active aujourd’hui. Il prophétise l’extinction d’un peuple, d’une « race », voire de l’humanité toute entière. A la nature, il oppose le contre-nature : un affreux classique de la stigmatisation. Environ 100 000 personnes sont inquiétées entre 1933 et 1945 au titre du paragraphe 175, une majorité condamnée à la prison – et probablement 15 000 déportés en camps de concentration, où ils portent un triangle rose inversé. Tout en bas de la hiérarchie perverse des déportés, ces « triangles roses » sont constamment humiliés et très souvent torturés. Parfois soumis à des expériences médicales. Leur taux de mortalité est l’un des plus élevés du système concentrationnaire.
Le drame ne s’arrête cependant pas à la Libération des camps en 1945. La spécificité du drame de la déportation homosexuelle tient à sa méconnaissance pendant plusieurs décennies. Les ambiguïtés des législations occidentales, la persistance des discriminations, la concurrence malsaine des mémoires de la déportation expliquent sa prise en compte très tardive. En France, on doit sa reconnaissance à l’action remarquable et obstinée de certaines associations, notamment les Flamands Roses, le Mémorial de la Déportation Homosexuelle ou les "Oublié(e)s" de la Mémoire. Pierre Seel (1923-2005), seul déporté français à avoir témoigné publiquement, ne commence ainsi à s’exprimer que dans les années 80. Et ce n’est que dans les années 90, après la parution bouleversante de son livre, Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel, que les pouvoirs publics s’intéressent à ces victimes de la barbarie.
En 2003, le Parlement allemand approuve l'installation d’un mémorial dédié aux victimes homosexuelles du régime nazi. Inauguré en 2008, à Berlin, celui-ci a été depuis fréquemment vandalisé, preuve s’il en est de la persistance d’une stigmatisation. Symboliquement, en niant l’histoire, c’est une partie de l’identité contemporaine des mouvements pour l’égalité des droits que l’on attaque. La mémoire de la persécution doit être entretenue autant pour la dignité d’un passé que pour les luttes d’aujourd’hui.
Le Premier Ministre a annoncé hier soir son intention de se porter candidat aux élections législatives à Paris. Il aurait également en vue les élections municipales de 2014.
François Fillon est à l'image de ses amis du CAC 40 : après des années de gestion désastreuse, il se prépare à profiter de son Golden Parachute à Paris.
A n'en pas douter, cette campagne sera une belle occasion de demander à François Fillon de s'expliquer sur la dette de l'Etat envers notre collectivité, alors même qu'il occupe les fonctions de Premier Ministre depuis plus de 4 ans : au total, l'Etat doit plus d'un milliard d'euros aux Parisiens du fait des transferts de compétences non compensés : 178 M d'euros au titre du RSA, 105 M pour l'Aide Sociale à l'Enfance, 832 M pour l'Allocation personnalisée d'autonomie.
On attend avec une même impatience les motifs qui le conduisent, comme chef du gouvernement, à s'opposer bec et ongles à l'encadrement des loyers par la loi, seul à même de stopper la spéculation immobilière qui produit des ravages dans la capitale.
Quelques nouvelles. Je ne vous en ai pas donné beaucoup ces derniers temps. Il faut dire que ces dernières semaines ont été particulièrement chargées. Un petit passage par la feria d'Arles d'abord, à l'invitation de mon ami Nicolas Koukas, adjoint au Maire et secrétaire de la section du PCF, qui m'a fait découvrir sa ville dirigée depuis 2001 par un maire communiste, Hervé Schiavetti. Une belle ville, une équipe municipale motivée et des communistes manifestement prêts à en découdre à quelques encablures des échéances de 2012. Tout cela m'a laissé une forte impression.
Ici, aux côtés des communistes arlésiens, entouré par Nicolas Koukas, Véronique Ponzé, adjoints au maire d'Arles, et Hervé Schiavetti, à ma droite.
Et la semaine suivante, place à la Fête de l'Huma. une belle Fête cette année, sans doute plus politique que les autres. J'ai été très frappé par l'accueil réservé par le public à notre candidat Jean-Luc Mélenchon. Beaucoup d'enthousiasme et d'attentes manifestement. Tant mieux !
Le 17 septembre, à l’initiative des Présidents des groupes d’amitié France-Israël de l’Assemblée Nationale et du Sénat, une centaine de parlementaires a signé une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour qu’il s’oppose à la résolution de l’O.N.U. relative à un Etat palestinien.
Alors que la situation politique évolue rapidement au Proche-Orient, et qu’une majorité des membres de l’O.N.U. a d’ores et déjà reconnu l’Etat Palestinien, des élus demandent au Président de la République d’utiliser le veto français. Parmi eux, plusieurs parlementaires parisiens, issus du Parti Socialiste comme de l’UMP.
Cette prise de position est d’autant plus surprenante que certains d’entre eux sont Conseillers de Paris, et que le groupe Socialiste avait voté à l’unanimité en juillet dernier, un vœu présenté par le groupe PCF / PG exigeant la reconnaissance d’un Etat Palestinien. Elle est affligeante, alors même que cette admission permettrait la relance d'un véritable processus politique de règlement du conflit sur la base du droit international et des résolutions de l'ONU.